Dans la nuit de vendredi à samedi, les habitants de Téhéran et ses environs ont été réveillés par de fortes détonations qui ont ébranlé la capitale iranienne. Au même moment, l’armée israélienne annonçait mener des “frappes de précision” sur des cibles militaires en Iran, marquant une nouvelle escalade dans les tensions qui secouent le Moyen-Orient.
Selon des sources sécuritaires iraniennes citées par la télévision d’État, certaines explosions seraient dues à l’activité du système de défense aérienne du pays. De son côté, l’armée israélienne a justifié son opération comme une réponse à des mois d’attaques continues de la part de la République islamique.
Un conflit régional qui s’envenime
Ces frappes interviennent dans un contexte de tensions exacerbées depuis un an dans la région, notamment avec la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, et son débordement au Liban voisin. L’Iran, qui soutient financièrement et militairement ces deux mouvements islamistes, fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis la révolution islamique de 1979.
Une escalade des représailles
Le 1er octobre dernier, l’Iran avait tiré quelque 200 missiles sur Israël, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques. Une opération présentée par Téhéran comme des représailles à la mort d’un général iranien et du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, tués fin septembre dans des frappes israéliennes au Liban. L’Iran a aussi justifié ces tirs comme une réponse à l’assassinat sur son sol du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, un acte imputé à Israël.
Entre menaces et diplomatie
Depuis, les responsables iraniens jouent à la fois sur la tension et la détente, face aux menaces de représailles israéliennes. Le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, a ainsi mis en garde :
“Nous vous frapperons à nouveau douloureusement” en cas d’attaque.
Parallèlement, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a entamé une intense campagne diplomatique, visitant tous les pays du Moyen-Orient à l’exception d’Israël pour tenter d’apaiser les tensions. Il s’est notamment rendu en Egypte et à Oman, un intermédiaire traditionnel entre l’Iran et les États-Unis.
Des détonations mystérieuses en Iran
Ce n’est pas la première fois que des détonations mystérieuses sont rapportées en Iran. En avril dernier, après un attentat meurtrier contre le consulat iranien en Syrie imputé à Israël, Téhéran avait tiré des missiles et des drones sur son ennemi, une opération inédite suivie de détonations en Iran dont l’origine n’a jamais été clairement expliquée, malgré des spéculations sur une riposte israélienne.
Avec ces nouveaux raids israéliens, qui selon la Maison Blanche relèvent de “l’autodéfense”, et la menace de représailles “douloureuses” brandie par l’Iran, la région semble s’engager dans un nouveau cycle de violences. Malgré les efforts diplomatiques, le spectre d’une confrontation directe entre les deux ennemis jurés plane plus que jamais sur le Moyen-Orient.