Un nouveau drame vient de frapper la Cisjordanie, ce territoire palestinien occupé par Israël depuis plus d’un demi-siècle. D’après des sources locales, un raid aérien israélien a visé mardi une voiture civile près de la ville de Tubas, dans le nord de la région, faisant deux morts et un blessé.
Les victimes ont été transférées à l’hôpital public de Tubas. Mais le cauchemar ne s’est pas arrêté là. Selon le ministère palestinien de la Santé, les forces israéliennes ont ensuite pris d’assaut l’établissement médical, tirant à l’intérieur, agressant personnel et patients. Une version contestée par l’armée israélienne, qui affirme ne pas avoir pénétré dans l’hôpital.
Une « cellule terroriste » ciblée, selon Israël
Du côté israélien, on assure avoir frappé une « cellule terroriste » qui s’apprêtait à passer à l’acte dans la vallée du Jourdain. Des soldats auraient ensuite été déployés près de l’hôpital pour récupérer les corps, sans entrer à l’intérieur. Une explication qui peine à convaincre côté palestinien, où l’on dénonce avec force cette incursion militaire dans un lieu censé être protégé.
Embrasement de la Cisjordanie depuis octobre
Cette tragédie s’inscrit dans un contexte de violences croissantes en Cisjordanie, qui ont redoublé d’intensité depuis le début de la guerre à Gaza en octobre dernier. En moins de 8 mois, au moins 785 Palestiniens ont été tués par l’armée ou des colons israéliens selon des sources palestiniennes, tandis qu’au moins 24 Israéliens ont péri dans des attaques.
La détention des corps, une pratique controversée
La question des corps des Palestiniens tués, souvent conservés pendant de longues périodes par Israël, alimente aussi les tensions. Notamment lorsqu’il s’agit de membres de groupes armés impliqués dans des affrontements meurtriers avec des Israéliens. Une pratique décriée, qui prive les familles de funérailles et ravive les plaies.
Un engrenage sans fin ?
Avec chaque nouveau drame, c’est l’espoir d’une désescalade qui s’amenuise un peu plus. Malgré les appels au calme de la communauté internationale, les incidents se multiplient, les morts s’accumulent, et la colère gronde des deux côtés. Dans ce conflit vieux de plusieurs décennies, chaque jour semble apporter son lot de souffrances et de ressentiment.
La paix ne peut se construire sur les décombres du droit international et des droits humains.
Hanan Ashrawi, femme politique palestinienne
Reste à savoir si Israéliens et Palestiniens sauront trouver le chemin du dialogue et de la réconciliation, pour mettre fin à ces cycles de représailles. Un défi immense, qui nécessitera des concessions et une réelle volonté politique des deux camps. Mais tant que la violence primera sur le droit, la voie vers la paix restera bien étroite.