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Raid Israélien à Gaza : Cinq Palestiniens Dont Deux Enfants Tués

Cinq morts, dont deux enfants de 8 et 10 ans, dans un raid israélien sur des tentes de déplacés à Gaza. L’armée dit avoir répondu à une attaque du Hamas. La trêve, en place depuis deux mois, vacille dangereusement… Que s’est-il vraiment passé cette nuit-là ?

La nuit était calme à Al-Mawassi, cette zone du sud de la bande de Gaza où des milliers de déplacés avaient trouvé refuge. Puis, en quelques minutes, tout a basculé. Cinq Palestiniens, dont deux enfants de huit et dix ans, ont perdu la vie dans ce que les sources locales décrivent comme un bombardement ciblé sur des tentes de civils.

Un drame qui secoue la fragile trêve en cours

Depuis le 10 octobre, une trêve précaire tente de maintenir un semblant de paix entre Israël et le Hamas, plus de deux ans après l’attaque du 7 octobre 2023. Mais les accusations de violations pleuvent des deux côtés, et ce nouvel incident vient rappeler à quel point le cessez-le-feu reste suspendu à un fil.

Que s’est-il passé exactement cette nuit-là ?

Selon l’hôpital de campagne koweïtien implanté dans la zone, les ambulances ont récupéré cinq corps sans vie. Deux enfants, âgés respectivement de 8 et 10 ans, figuraient parmi les victimes. Les trois autres étaient des adultes de 30, 36 et 46 ans.

La Défense civile de Gaza, qui opère sous l’autorité du Hamas, parle d’un ciblage délibéré de tentes abritant des personnes déplacées, atteintes par plusieurs missiles. Des témoins décrivent des avions volant à basse altitude et un bombardement intense à l’artillerie à l’est de Rafah.

« Israël a ciblé les tentes de personnes déplacées avec plusieurs missiles »

Défense civile de Gaza

La version israélienne : une riposte à une attaque

De son côté, l’armée israélienne affirme avoir frappé « un terroriste du Hamas » en réponse à une embuscade. Lors d’une opération de la brigade Golani à l’est de Rafah, des soldats auraient été confrontés à plusieurs combattants sortis d’un tunnel. Des échanges de tirs ont suivi.

Le bilan côté israélien : cinq soldats blessés, dont un grièvement. L’état-major présente donc l’opération comme une réaction légitime à une menace immédiate contre ses troupes.

Peu après l’incident, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié un communiqué sans équivoque : « Israël ne tolérera aucune atteinte aux soldats de Tsahal et réagira en conséquence ».

Un contexte de tensions permanentes autour des tunnels

La zone de Rafah reste un point chaud. L’armée israélienne affirme avoir neutralisé plus de quarante combattants palestiniens au cours de la seule semaine précédente, lors d’opérations visant un réseau de tunnels. Des sources du Hamas confirment que certains de leurs hommes sont bloqués sous terre dans des secteurs sous contrôle israélien.

Ces tunnels, construits sur des années, servent à la fois au déplacement discret de combattants et, selon Israël, à des préparatifs d’attentats. Leur destruction reste une priorité stratégique pour Tsahal, même pendant la trêve.

Des civils pris entre deux feux

Al-Mawassi avait été désignée comme zone humanitaire par Israël lui-même au début du conflit. Des milliers de familles y ont planté des tentes après avoir fui les combats plus au nord. Voir cette zone touchée par des frappes constitue un choc supplémentaire pour la population gazaouie.

Les images qui circulent montrent des toiles de tentes éventrées, des affaires personnelles éparpillées, et des secouristes s’activant dans la poussière et la fumée. Le contraste est brutal entre l’espoir d’un refuge et la réalité de la violence.

Une trêve qui accumule les accrocs

Depuis son entrée en vigueur le 10 octobre, le cessez-le-feu a été émaillé d’incidents. Les deux parties s’accusent mutuellement de le violer : tirs de roquettes côté palestinien, incursions ou frappes aériennes côté israélien.

Chaque événement relance le cycle des représailles et éloigne la perspective d’une paix durable. Les enfants, une nouvelle fois, paient le prix le plus lourd.

Ce drame intervient alors que les négociations pour une prolongation ou un élargissement de la trêve patinent. Les médiateurs égyptien et qatari peinent à faire converger les positions, notamment sur la question des otages toujours détenus à Gaza et des prisonniers palestiniens en Israël.

Les réactions internationales encore timides

À l’heure où ces lignes sont écrites, les condamnations officielles restent mesurées. Quelques ONG et responsables onusiens ont exprimé leur inquiétude face à la mort de civils, particulièrement d’enfants. Mais aucun communiqué ferme n’a encore été publié par les grandes capitales.

Ce silence relatif illustre la fatigue diplomatique autour d’un conflit qui dure depuis plus de deux ans et dont chaque nouvel épisode semble inéluctable.

Vers une reprise des hostilités à grande échelle ?

Rien ne permet de l’affirmer avec certitude ce soir. Mais chaque incident de ce type rapproche les belligérants d’un point de non-retour. La mort d’enfants dans une zone censée être protégée constitue un seuil symbolique particulièrement douloureux.

Dans les ruelles de Gaza comme dans les salons de Jérusalem, beaucoup retiennent leur souffle. La nuit prochaine sera-t-elle aussi calme que la précédente, ou marquera-t-elle la fin définitive d’une trêve déjà bien fragilisée ?

Une chose est sûre : derrière les communiqués militaires et les bilans chiffrés, cinq familles pleurent ce soir des êtres chers. Et deux petits garçons de 8 et 10 ans ne rentreront jamais sous leur tente.

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