C’est un nouveau drame qui vient endeuiller la bande de Gaza, théâtre depuis des décennies d’un conflit qui semble sans issue. Ce jeudi, la Défense civile palestinienne a annoncé un lourd bilan suite à une frappe aérienne israélienne sur Khan Younès, dans le sud de l’enclave : pas moins de 11 morts, dont 3 enfants et 2 femmes. Parmi les victimes figure également une cible de choix pour l’aviation israélienne : le chef de la police du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle Gaza.
Selon un porte-parole de la Défense civile cité par une source proche du dossier, le chef de la police Mahmoud Salah et son adjoint Hussam Shahwan faisaient partie des personnes tuées alors qu’ils se trouvaient sous une tente abritant des déplacés. Le raid, d’une violence inouïe, a aussi fait 15 blessés et endommagé une dizaine d’abris de fortune.
Le Hamas dénonce un « assassinat », Israël examine les faits
Réagissant à la perte de ses hauts gradés, le ministère de l’Intérieur du Hamas à Gaza a vivement condamné ce qu’il qualifie « d’assassinat », affirmant que les deux responsables de police « accomplissaient leur devoir humanitaire » au moment de la frappe. Dans un communiqué au vitriol, le ministère accuse Israël de « répandre le chaos » et « d’aggraver les souffrances » des Gazaouis.
De son côté, l’armée israélienne contactée par l’AFP s’est refusée à tout commentaire dans l’immédiat, indiquant seulement « examiner les faits ». La veille, le ministre de la défense Yoav Gallant avait pourtant menacé d’intensifier les raids si le Hamas persistait à tirer des roquettes sur le territoire israélien, une escalade qui se poursuit malgré une intensité moindre qu’au début du conflit déclenché en octobre 2023.
Une scène d’horreur décrite par un secouriste
Dépêché sur place juste après la frappe, un ambulancier de Gaza livre un témoignage glaçant. Saleem Abou Soubha raconte avoir découvert un spectacle de désolation en arrivant sur les lieux : des blessés gisant au sol, « pour la plupart des enfants », des dépouilles de femmes, des abris ravagés et des incendies… Une énième scène d’horreur qui vient s’ajouter à une liste déjà bien trop longue.
Le chef de la police, une figure du Hamas
La mort de Mahmoud Salah, en poste depuis 6 ans à la tête de la police, constitue un coup dur pour le Hamas. Vétéran du mouvement, il avait passé 30 années dans les forces de l’ordre de l’enclave palestinienne. Son adjoint Hussam Shahwan, lui aussi tué dans le raid, était également un cadre important de l’appareil sécuritaire du Hamas.
Un lourd tribut pour les civils à Gaza
Au-delà des belligérants, ce sont encore une fois les populations civiles qui paient le plus lourd tribut de cette guerre qui n’en finit pas. Depuis la reprise des hostilités fin 2023, des dizaines de Palestiniens dont de nombreux enfants ont péri sous les bombes israéliennes. Les dommages matériels sont également considérables, réduisant en cendres de nombreuses habitations et infrastructures.
La communauté internationale impuissante ?
Face à ces violences qui se reproduisent inlassablement, la communauté internationale peine à trouver des solutions durables. Les appels au calme et à la retenue semblent ne pas être entendus sur le terrain, où la logique de l’affrontement l’emporte sur celle du dialogue. Il est urgent que les efforts diplomatiques s’intensifient pour sortir de cette spirale meurtrière et offrir des perspectives de paix aux peuples israélien et palestinien.
En attendant, la vie à Gaza continue d’être rythmée par les sirènes d’alerte, le bruit des explosions, les cris de douleur et les pleurs des familles endeuillées. Un enfer quotidien pour les habitants de ce minuscule territoire surpeuplé, sous blocus et ravagé par la guerre. Ce nouveau drame rappelle l’urgence de mettre fin à un conflit trop ancien qui continue de faucher des vies innocentes dans l’indifférence quasi-générale.