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Rafah Frappé par Israël : Biden Reste Ferme Malgré le Drame

La Maison Blanche minimise la gravité de la frappe israélienne sur Rafah malgré des dizaines de morts. Biden campe sur ses positions, mais les pressions montent. Jusqu'où ira l'escalade ? #RafahAttack #BidenRedLine #GazaCrisis

C’est un drame humanitaire qui secoue la bande de Gaza. Vendredi dernier, une frappe aérienne israélienne a semé la mort et la dévastation dans le camp de réfugiés de Rafah, faisant au moins 45 victimes dont des enfants selon les autorités locales. Mais malgré l’ampleur du bilan, la Maison Blanche assure qu’Israël n’a pas pour autant franchi la fameuse “ligne rouge” fixée par le président américain Joe Biden.

Washington minimise la portée de la frappe sur Rafah

Interrogé sur la position américaine, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby a déclaré que pour l’administration Biden, l’opération israélienne à Rafah ne constituait pas une “opération terrestre majeure” qui violerait les mises en garde du président et entraînerait un changement de politique, y compris un arrêt des livraisons d’armes.

Une opération terrestre majeure implique des milliers et des milliers de soldats se déplaçant de manière manœuvrée, concentrée et coordonnée contre une variété de cibles au sol.

– John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale

Pourtant, la présence de chars israéliens aux abords du centre de Rafah semble contredire cette affirmation. Mais selon Kirby, Israël maintient que ses blindés progressent le long du corridor stratégique de Philadelphie à la frontière avec l’Égypte, et non dans la ville elle-même.

La “ligne rouge” de Biden remise en question

Cette position ambiguë rappelle la fameuse “ligne rouge” brandie puis abandonnée par Barack Obama en 2012 sur l’usage d’armes chimiques dans la guerre civile syrienne. Hala Rharrit, une diplomate américaine qui a démissionné en signe de protestation contre la politique de Washington, estime que l’administration Biden cherche à se dédouaner malgré les pertes civiles massives.

Le but des propos du président sur les centres de population comme “ligne rouge” est d’éviter des victimes civiles massives. Que cela se produise par des chars ou des bombes larguées du ciel, essaie-t-on vraiment de jouer sur les mots ?

– Hala Rharrit, ex-diplomate américaine

Pressions internationales croissantes sur Israël

L’attaque meurtrière de Rafah accroît encore davantage les pressions sur Israël, déjà sommé par la Cour internationale de justice de stopper immédiatement son offensive. Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait voter dès mercredi une résolution en ce sens, exigeant aussi un cessez-le-feu.

De son côté, Israël affirme avoir soumis lundi une nouvelle proposition de “calme durable” via des médiateurs qataris, égyptiens et américains, mais sans mettre fin à la guerre comme le réclame le Hamas. Une offre qui n’a d’ailleurs pas été reçue par le mouvement islamiste selon un de ses responsables.

L’armée israélienne s’explique sur Rafah

Concernant la frappe de Rafah, l’armée israélienne assure qu’elle visait deux responsables du Hamas avec deux petites bombes de 17 kg, mais qu’un incendie s’est déclenché de façon “inattendue et non intentionnelle”. Peut-être à cause d’un dépôt d’armes touché par un des projectiles, ou d’un réservoir de carburant selon des responsables israéliens et américains. Une version loin de convaincre.

Depuis le début de son offensive terrestre il y a un mois, Tsahal a causé la mort de plus de 36 000 Palestiniens d’après le ministère de la Santé de Gaza, en représailles aux attentats du Hamas le 7 octobre qui ont fait environ 1200 morts et 250 otages côté israélien. Jusqu’où ira cette escalade meurtrière ? Le conseiller à la Sécurité nationale israélien Tzachi Hanegbi a prévenu mercredi que la guerre durerait encore 7 mois. Le processus de paix n’a jamais semblé aussi lointain.

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