Et si l’Organisation des Nations Unies retrouvait son souffle originel, celui de la paix et de la sécurité mondiale ? À l’heure où les conflits se multiplient et où l’ONU semble parfois perdre de son influence, une candidature audacieuse émerge. Rafael Grossi, actuel directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), annonce son intention de briguer le poste de secrétaire général de l’ONU en 2026. Son ambition ? Recentrer l’organisation sur sa mission première : prévenir les guerres et garantir un monde plus stable. Une promesse qui interpelle et qui pourrait redéfinir l’avenir de la gouvernance mondiale.
Une candidature pour un renouveau de l’ONU
La nouvelle a fait l’effet d’une onde de choc lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Rafael Grossi, figure respectée dans le domaine de la diplomatie internationale, a choisi ce moment stratégique pour déclarer sa candidature. À la tête de l’AIEA depuis 2019, cet Argentin de 64 ans s’est forgé une réputation de médiateur habile, capable de dialoguer avec des acteurs aux intérêts divergents. Mais pourquoi se lancer dans une telle aventure ? Pour Grossi, l’ONU traverse une crise d’identité, diluant ses efforts dans une multitude de priorités au détriment de sa vocation fondamentale.
Selon lui, l’organisation, créée en 1945 pour « épargner aux générations futures le fléau de la guerre », s’est trop dispersée. Entre les questions de développement durable, de droits humains et de changement climatique, elle peine à répondre efficacement aux crises géopolitiques. Grossi ne rejette pas l’importance de ces sujets, mais il insiste : sans paix, aucun progrès durable n’est possible.
« À force de vouloir tout faire, vous finissez par ne rien faire. »
Rafael Grossi
Une vision centrée sur la paix et la sécurité
La candidature de Grossi repose sur un constat simple mais percutant : l’ONU doit redevenir un acteur incontournable de la paix mondiale. Il pointe du doigt une « reconnaissance commune » : l’organisation ne parvient plus à remplir pleinement son rôle de garante de la stabilité internationale. Les conflits en Ukraine, au Moyen-Orient ou encore en Afrique témoignent de cette difficulté. Grossi propose donc un recentrage stratégique, où la prévention des guerres et la résolution des conflits redeviennent la priorité absolue.
Pour illustrer son propos, il évoque la Charte des Nations Unies, document fondateur qui place la paix au cœur de la mission de l’organisation. « Si nous disons être préoccupés par la multiplication des conflits, il est hypocrite de se concentrer sur d’autres sujets, aussi importants soient-ils », a-t-il déclaré. Cette vision ne signifie pas un abandon des autres enjeux, mais une hiérarchisation claire des priorités.
La paix est la condition sine qua non pour tout progrès humain. Sans elle, les efforts en matière de développement ou de droits humains risquent de s’effondrer comme un château de cartes.
L’expérience de l’AIEA comme atout
Pourquoi Rafael Grossi pense-t-il être l’homme de la situation ? Son expérience à la tête de l’AIEA est un argument de poids. Depuis son arrivée à la direction de l’agence, il a su naviguer dans des contextes diplomatiques complexes, notamment autour du programme nucléaire iranien ou des inspections en Ukraine en pleine guerre. Sa capacité à dialoguer avec toutes les parties, même les plus antagonistes, lui a valu une réputation d’intermédiaire impartial.
« Je m’attache à parler avec tout le monde », a-t-il souligné. Cette approche pragmatique pourrait être un atout précieux à la tête de l’ONU, où le secrétaire général doit souvent jouer un rôle de médiateur entre grandes puissances. Grossi mise sur cette expérience pour convaincre les membres de l’organisation de sa capacité à gérer des crises internationales.
Les défis d’une candidature ambitieuse
Si la candidature de Grossi est audacieuse, elle n’est pas sans obstacles. Le processus de désignation du secrétaire général de l’ONU est complexe. L’Assemblée générale nomme le candidat, mais sur recommandation du Conseil de sécurité, où les cinq membres permanents (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni) détiennent un droit de veto. Un seul veto suffit pour bloquer une candidature, ce qui rend la course particulièrement ardue.
Interrogé sur ses soutiens, Grossi reste prudent : « Il est prématuré de parler de cela. J’espère obtenir le plus de soutiens possible. » Cette discrétion reflète la sensibilité du processus, où les négociations se font souvent en coulisses. Pour l’instant, aucune liste officielle de candidats n’a été établie, mais Grossi a pris une longueur d’avance en se déclarant tôt.
Étape | Description |
---|---|
Recommandation | Le Conseil de sécurité propose un candidat. |
Nomination | L’Assemblée générale vote pour confirmer le choix. |
Veto | Un membre permanent peut bloquer un candidat. |
Une ONU à la croisée des chemins
L’annonce de Grossi intervient à un moment où l’ONU fait face à des critiques croissantes. Nombreux sont ceux qui estiment que l’organisation a perdu de son influence face aux tensions géopolitiques et à la montée des nationalismes. La multiplication des conflits armés, des crises humanitaires et des défis globaux comme le changement climatique met à rude épreuve sa capacité d’action.
Pourtant, l’ONU reste un espace unique de dialogue international. Grossi semble convaincu qu’un leadership fort et une vision claire peuvent redonner à l’organisation son rôle central. En se concentrant sur la sécurité internationale, il espère répondre aux attentes des populations qui voient dans l’ONU un symbole d’espoir, mais aussi une institution parfois déconnectée des réalités.
« Nous devons avoir une ONU qui compte. »
Rafael Grossi
Quel avenir pour l’ONU sous Grossi ?
Imaginer Rafael Grossi à la tête de l’ONU, c’est envisager une organisation recentrée sur ses fondamentaux. Son expérience à l’AIEA, où il a su gérer des dossiers sensibles avec pragmatisme, pourrait inspirer une nouvelle approche de la gouvernance mondiale. Mais sa vision soulève aussi des questions : comment concilier cette priorité à la paix avec les autres missions de l’ONU ? Comment rallier les grandes puissances autour d’un projet commun ?
Pour répondre à ces défis, Grossi mise sur son profil de diplomate chevronné. Son approche inclusive, qui consiste à « parler à tout le monde », pourrait permettre de débloquer des négociations dans des contextes tendus. Cependant, il devra convaincre un Conseil de sécurité souvent divisé et faire face à des attentes élevées de la part des États membres et des populations.
- Dialogue inclusif : Grossi insiste sur l’importance de parler à toutes les parties, même en désaccord.
- Focus sur la paix : Recentrer l’ONU sur la prévention des conflits.
- Leadership fort : Une gouvernance claire pour une organisation plus efficace.
Un pari audacieux pour un monde en crise
La candidature de Rafael Grossi s’inscrit dans un contexte de bouleversements mondiaux. Les crises géopolitiques, les tensions entre grandes puissances et les défis environnementaux exigent une ONU plus réactive et influente. En se présentant comme un réformateur, Grossi veut redonner à l’organisation sa légitimité et son efficacité. Mais la route est longue, et son succès dépendra de sa capacité à rallier des soutiens dans un monde fracturé.
Son message est clair : l’ONU doit redevenir un rempart contre les « horreurs de la guerre ». En s’appuyant sur son expérience et sa vision, Grossi espère incarner ce renouveau. Reste à savoir si les grandes puissances et l’Assemblée générale partageront son ambition. Une chose est sûre : sa candidature marque le début d’un débat crucial sur l’avenir de l’ONU.
Alors que le mandat d’Antonio Guterres touche à sa fin, les regards se tournent vers 2026. Rafael Grossi saura-t-il convaincre le monde qu’il est l’homme capable de redonner à l’ONU son rôle de phare dans la tempête ? L’avenir nous le dira.