Le pluralisme dans les médias publics est-il en danger ? C’est ce que semble affirmer une récente étude du Figaro Magazine pointant du doigt un supposé manque de diversité idéologique sur les ondes de Radio France. Des accusations auxquelles la présidente de la radio publique, Sibyle Veil, a tenu à répondre.
Radio France conteste la méthodologie de l’étude
Dans un communiqué, Radio France remet en cause la validité des résultats de l’enquête menée par l’Institut Thomas More et publiée dans Le Figaro Magazine, qualifiant sa méthodologie de « hautement questionnable ». Sibyle Veil estime en effet que le classement des intervenants selon une grille de lecture binaire gauche/droite relève plus de l’interprétation subjective des auteurs que d’une analyse objective et rigoureuse.
Une méthodologie fondée en grande partie sur de l’interprétation dit plus de vos biais que des nôtres.
Sibyle Veil, présidente de Radio France
Un « timing suspect » pour la publication
La présidente de Radio France s’interroge également sur le calendrier choisi pour la sortie de cette étude, y voyant un « timing de publication qui n’est pas neutre ». Sans le nommer explicitement, elle semble faire référence au récent débat sur le financement de l’audiovisuel public et la suppression contestée de la redevance.
La diversité, « une attention quotidienne » pour les équipes
Loin de se dérober face à la critique, Sibyle Veil assure que les équipes de Radio France sont « fortement sensibilisées et mobilisées pour le respect de la diversité et le pluralisme des intervenants et des points de vue » sur les antennes du groupe. Un engagement qui fait l’objet d’une « attention quotidienne » et d’une ouverture aux retours des auditeurs, notamment via la médiatrice.
- Les équipes sont sensibilisées au respect de la diversité
- Le pluralisme fait l’objet d’une attention quotidienne
- Radio France est à l’écoute des retours des auditeurs
Des commentaires des deux côtés du débat
Face à cette passe d’armes, Le Figaro Magazine a donné la parole à Jean-Thomas Lesueur de l’Institut Thomas More et à son directeur de la rédaction Guillaume Roquette pour commenter la réponse de Radio France. Si le premier défend la solidité de son étude, le second se félicite que celle-ci permette d’ouvrir le débat sur la question du pluralisme dans le service public, tout en regrettant le refus de dialoguer de la présidente.
Par attachement au pluralisme et au débat contradictoire, nous avons communiqué nos résultats aux présidentes de Radio France et France Télévisions.
Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine
Une polémique qui ne manquera pas de faire réagir alors que le débat sur l’indépendance et le pluralisme des médias publics reste plus que jamais d’actualité. Radio France parviendra-t-elle à convaincre sur son engagement en faveur de la diversité des opinions ? Réponse dans les prochains sondages et mesures d’audience.