Imaginez un instant : une arène invisible où s’affrontent des figures du sport mondial, non pas avec des médailles, mais avec des idées, des ambitions et des promesses. Ce jeudi, sept candidats se disputent un siège aussi prestigieux que convoité : la présidence du Comité international olympique (CIO). Parmi eux, un Français audacieux, un champion britannique charismatique, une nageuse zimbabwéenne au parcours fulgurant, et même un héritier espagnol d’une dynastie olympique. Alors que l’ère de l’Allemand Thomas Bach touche à sa fin, une question brûle toutes les lèvres : qui aura les épaules assez larges pour porter l’héritage des Jeux ?
Une Course à Sept pour un Trône Olympique
La succession au sommet du CIO n’est pas une simple formalité administrative. C’est un enjeu stratégique qui façonnera l’avenir de l’olympisme, entre tradition, modernité et défis mondiaux. Chaque candidat apporte sa vision, son expérience, et parfois ses controverses. Décortiquons leurs profils et leurs promesses pour mieux comprendre ce qui se joue.
Le Français qui Mise sur l’Unité
Un vent tricolore souffle sur cette élection avec un candidat français bien décidé à marquer les esprits. À la tête du Comité national olympique et sportif français depuis juin 2023, cet homme a repris une institution en crise pour la remettre sur les rails. Mais c’est surtout son rôle de président de l’Union cycliste internationale depuis 2017 qui lui a valu une place au CIO en 2022, juste avant les Jeux d’hiver de Pékin. Pas de passé d’athlète de haut niveau pour lui, contrairement à son prédécesseur médaillé d’or en 1976, mais une passion pour le sport et une ambition claire : unir.
Sa carte maîtresse ? Il dirige la commission dédiée à l’esport, un domaine en pleine explosion. D’après une source proche, il a récemment négocié un partenariat de 12 ans avec l’Arabie Saoudite pour les futurs Jeux olympiques des sports électroniques. Ajoutez à cela son rôle clé dans la candidature victorieuse des Alpes françaises pour les JO d’hiver 2030, et vous obtenez un profil qui mise sur le succès retentissant des Jeux de Paris pour séduire les votants.
“Je crois en ma capacité à rassembler, c’est ce que le CIO attend aujourd’hui.”
– Déclaration d’un candidat français en septembre dernier
L’Icône Britannique aux Choix Tranchés
De l’autre côté de la Manche, un double champion olympique du 1 500 mètres entre en scène avec une aura incontestable. Organisateur des JO de Londres 2012, ancien député conservateur et patron de l’athlétisme mondial depuis 2015, ce Britannique a du charisme à revendre. Sous sa houlette, l’instance internationale d’athlétisme a retrouvé des couleurs après des années ternies par un scandale de dopage impliquant son prédécesseur, condamné pour avoir couvert des pratiques russes.
Mais tout n’est pas rose. Ses décisions, comme offrir des primes aux médaillés d’or des JO de Paris sans consultation, ont irrité d’autres fédérations, incapables de suivre financièrement. Son bannissement total des athlètes russes depuis le début du conflit ukrainien divise aussi, là où Thomas Bach avait opté pour une réintégration sous drapeau neutre. Ce style clivant pourrait-il lui coûter des voix ?
L’Héritier Espagnol et son Réseau
Pas besoin de présenter cet Espagnol de 65 ans : son nom résonne comme une légende dans les couloirs du CIO. Fils d’un ancien président emblématique, il porte un héritage mêlé de succès – explosion des revenus olympiques dans les années 80-90 – et de zones d’ombre, notamment une gouvernance parfois critiquée. Vice-président du CIO à deux reprises, il excelle dans le marketing et propose de réinventer le sponsoring international pour doper les finances.
Ses liens avec la Chine, forgés en supervisant les JO de Pékin 2022, et son souhait de rouvrir le dossier russe en font un candidat pragmatique. Mais son absence de passé sportif jouera-t-elle en sa défaveur face à des rivaux plus ancrés dans la compétition ?
La Zimbabwéenne, Force Montante
Seule femme dans la course, cette ancienne nageuse de 41 ans impressionne par son parcours. Sept médailles olympiques, dont deux d’or, en cinq éditions, un poste de ministre des Sports dans son pays, et une ascension météorique au CIO : entrée en 2013, elle siège à la commission exécutive depuis 2018 et pilote les JO de Brisbane 2032. Son palmarès parle pour elle, mais c’est son engagement pour les athlètes qui la distingue.
- Ancienne présidente de la commission des athlètes.
- Une voix forte pour la jeunesse et l’inclusion.
- Un profil international rare en Afrique.
Le Prince Jordanien et son Combat Éthique
Frère d’un roi, cet ancien militaire de 61 ans dirige le Comité olympique jordanien depuis 2003. Membre du CIO depuis 2010, il se concentre sur des sujets brûlants : la prévention du harcèlement et des abus dans le sport, ainsi que l’égalité de genre. Son programme détaillé sur ces questions le démarque, mais son profil discret pourrait manquer de punch médiatique face à des concurrents plus flamboyants.
L’Entrepreneur qui Veut Réformer
À 62 ans, ce Britannico-Suédois apporte une vision radicale. Patron d’un géant de l’équipement sportif depuis 1995 et président de la Fédération internationale de ski depuis 2021, il voit le CIO comme une entreprise à moderniser. “Nous sommes dans une économie de l’attention”, martèle-t-il, prônant une gestion plus agile. Mais sa gestion critiquée du calendrier du ski alpin, avec des allers-retours transatlantiques coûteux, soulève des doutes.
Le Japonais et son Projet Fou
Ce Japonais de 65 ans, président de la Fédération internationale de gymnastique, sort du lot avec une idée audacieuse : organiser les JO d’été simultanément dans cinq villes, une par continent, avec un streaming constant. Minimaliste et révolutionnaire, son programme divise. Est-ce une utopie visionnaire ou un délire irréalisable ?
Candidat | Atout Principal | Point Faible |
Français | Succès JO Paris | Pas d’expérience d’athlète |
Britannique | Aura sportive | Positions clivantes |
Espagnol | Réseau influent | Héritage controversé |
À l’heure où le CIO doit jongler avec des défis comme le dopage, l’inclusion, ou encore la durabilité, cette élection s’annonce comme un tournant. Entre héritage et rupture, consensus et audace, les sept candidats incarnent des visions différentes d’un même idéal olympique. Reste à savoir qui saura convaincre les 115 membres votants. Verdict imminent.