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Quand Valéry Giscard d’Estaing Partageait un Petit-Déjeuner de Noël Inattendu

Le 24 décembre 1974, Valéry Giscard d'Estaing surprenait la France en invitant des éboueurs à partager son petit-déjeuner de Noël à l'Élysée. Un geste controversé dénoncé comme un coup de com par les syndicats. Plongez dans les coulisses de ce moment historique insolite...

Imaginez la scène : nous sommes le 24 décembre 1974, il est tôt le matin. Soudain, devant le Palais de l’Élysée, un événement inattendu se produit. Le camion des éboueurs est arrêté par un garde républicain. Que se passe-t-il ? Les membres de l’équipe, interloqués, apprennent que le Président de la République en personne, Valéry Giscard d’Estaing, les attend pour partager son petit-déjeuner de Noël. Incroyable mais vrai !

Un petit-déjeuner présidentiel surprenant

D’après une source proche de l’Élysée, le chef de l’État avait tout prévu. Au menu de ce petit-déjeuner improvisé : café au lait, croissants, pain, beurre et confiture. Les convives ? Quatre membres de l’équipe de nettoyage, dont le conducteur français du camion Serge Vallade, deux éboueurs maliens et un sénégalais. Pendant une vingtaine de minutes, Giscard d’Estaing discute avec eux de leur métier, de leurs origines et de l’Afrique qu’il affectionne, sous l’œil des photographes.

Un président moderne et proche du peuple ?

Pour le nouveau président élu 7 mois plus tôt, ce geste s’inscrit dans une stratégie de communication bien rodée. Valéry Giscard d’Estaing veut incarner un chef d’État moderne, à l’écoute des Français. Quelques jours auparavant, il animait ainsi personnellement le Noël de l’Élysée aux côtés de la célèbre mascotte Nounours. Une première !

Pourtant, malgré les efforts déployés, l’image du président en costume dans les salons dorés face aux travailleurs en tenue ne convainc pas vraiment. Pour beaucoup, elle renforce au contraire son côté « grand bourgeois » un brin condescendant. Les éboueurs repartiront certes avec une dinde et du champagne, mais l’essai n’est pas vraiment transformé…

Les syndicats dénoncent un coup de com’

Sans surprise, les syndicats ne sont pas dupes. La CGT fustige immédiatement cette opération de communication, destinée selon elle à «apparaître devant l’opinion publique comme le témoignage d’une grande compréhension et d’un souci humanitaire». Une manœuvre de façade qui occulte la récente grève des services publics et les vrais problèmes.

Les copains m’ont critiqué : « Tu aurais dû dire ça à Giscard… si j’avais été à ta place… » Mais, vous savez, dans ces cas-là, on ne pense pas ; on ne fait attention qu’au décor.

Serge Vallade, éboueur et convive du petit-déjeuner présidentiel

Un mois plus tard, une délégation CGT sera à son tour reçue à l’Élysée. Au programme cette fois : les revendications du personnel, avec en premier lieu l’égalité salariale pour les travailleurs immigrés qui représentent 80% des effectifs. Les cadeaux de Noël n’auront pas suffi à faire oublier la précarité de leur situation…

Un rendez-vous devenu symbolique

Près de 50 ans après les faits, ce petit-déjeuner présidentiel pas comme les autres est entré dans la légende. Révélateur d’une époque charnière et d’une nouvelle façon de faire de la politique, il a marqué durablement les esprits. Même si l’objectif initial n’a pas été atteint, Valéry Giscard d’Estaing a indéniablement fait preuve d’originalité avec ce geste sans précédent pour un chef d’État.

Aujourd’hui encore, difficile d’imaginer pareil scénario se reproduire à l’Élysée. Ce moment suspendu, presque irréel, rappelle que derrière la solennité et le décorum présidentiels se cachent aussi des hommes et des femmes, avec leurs coups de com’, leurs maladresses et parfois… leurs élans du cœur. Une parenthèse inattendue dans le tourbillon protocolaire, à ressortir des cartons en cette période de fêtes !

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