Dans les rues de Rennes, l’oreille attentive peut désormais capter une myriade de langues venues des quatre coins du monde. Wolof, arabe, peul… La capitale bretonne a décidé d’embrasser pleinement sa diversité linguistique avec l’adoption d’un nouveau plan audacieux. Une politique qui ne manque pas de faire parler d’elle.
Quand Rennes donne de la voix aux langues du monde
En votant lundi soir son plan des politiques linguistiques, le conseil municipal de Rennes a envoyé un message fort. La ville souhaite donner plus de place et de visibilité aux langues maternelles de ses habitants, issus d’environ 70 pays différents. Une manière d’affirmer que la diversité est une richesse et non un frein à la cohésion.
Ce que nous voulons, c’est que les autres langues puissent entrer en dialogue, pour plus de cohésion.
– Nathalie Appéré, maire de Rennes
Concrètement, la municipalité souhaite soutenir les associations qui œuvrent pour la transmission des langues d’origine. L’objectif n’est pas de remettre en cause la place du français, qui reste la langue commune, mais bien de valoriser le multilinguisme comme un atout.
Un pari sur l’avenir
Pour la maire socialiste Nathalie Appéré, il s’agit d’une « affirmation politique » assumée. En s’ouvrant aux langues du monde, Rennes parie sur le dialogue interculturel comme moteur d’une société plus inclusive et harmonieuse. Un choix qui bouscule certaines idées reçues.
Loin de nourrir le communautarisme, cette politique linguistique vise au contraire à créer des ponts entre les cultures. En encourageant chacun à partager sa langue, son histoire, son identité, la ville espère tisser des liens plus forts entre tous les Rennais, quelle que soit leur origine.
Une boîte à outils pour le vivre-ensemble
Si le plan municipal se garde bien de détailler des mesures concrètes, il offre un cadre et une légitimité pour développer de nouveaux projets. Cours de langues, événements interculturels, signalétique multilingue… Les possibilités sont nombreuses pour faire vivre cette diversité au quotidien.
- Soutien accru aux associations de transmission linguistique
- Développement d’une offre de cours de langues étrangères
- Organisation d’événements mettant à l’honneur les cultures du monde
- Réflexion sur une signalétique urbaine multilingue
En valorisant les langues comme autant d’outils de dialogue et de compréhension mutuelle, Rennes espère construire une ville plus ouverte et accueillante. Un pari audacieux qui pourrait faire des émules dans d’autres cités cosmopolites.
Cap sur un nouveau modèle de société
Au-delà d’un simple plan linguistique, c’est un véritable projet de société que dessine la capitale bretonne. En plaçant la diversité au cœur de son action, elle affirme que l’égalité et le respect de l’autre ne sont pas de vains mots.
Reste à transformer l’essai sur le terrain. Car si les intentions sont louables, il faudra plus que des discours pour changer durablement les mentalités. Associations, écoles, entreprises, citoyens… C’est l’affaire de tous de faire vivre au quotidien cette ouverture à l’altérité.
Le chemin est encore long, mais Rennes semble déterminée à montrer la voie. En faisant le pari du multilinguisme et du multiculturalisme, la ville pose les jalons d’une société où la différence n’est plus un problème mais une force. Un modèle inspirant à l’heure où les fractures se creusent.
Alors, prêts à tendre l’oreille ? Car c’est peut-être en écoutant la mélodie multiple du monde que nous apprendrons à mieux vivre ensemble. Rennes l’a compris et compte bien donner de la voix pour porter haut et fort ce message d’ouverture. Une belle leçon d’humanité.