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Quand les contes de fées font la promotion de l’idéologie trans et de la GPA

De plus en plus de livres pour enfants banalisent le changement de genre et la GPA sous couvert de jolis contes. Un phénomène qui fait débat. Décryptage d'un sujet sensible qui soulève les passions...

En cette rentrée des classes, les étagères des librairies jeunesse accueillent leur lot de nouveautés. Mais parmi les albums colorés et les histoires merveilleuses se cachent des ouvrages au contenu plus polémique, qui abordent des sujets de société clivants comme la transidentité chez les enfants ou la gestation pour autrui (GPA). Des thèmes lourds traités sur le ton léger du conte, dans des livres destinés aux tout-petits. De quoi susciter l’inquiétude de nombreux parents et observateurs.

Quand les coqs deviennent des poules et les mamans portent des bébés dans leur cœur

Prenons l’exemple de “Je m’appelle Julie”, un album illustré paru en 2022 aux éditions “On ne compte pas pour du beurre”. L’héroïne, une petite fille prénommée Julie, s’apprête à faire sa rentrée. Mais il s’agit d’une rentrée particulière, car Julie vivait jusqu’à présent sous une identité de garçon. La veille de l’école, elle part enterrer symboliquement son “ancien prénom” dans les bois. “On a cru que Julie était un garçon. Bien sûr que non!”, explique le narrateur comme une évidence. Un récit présenté sous les airs d’un joli conte onirique, mais qui véhicule un message bien réel sur la transidentité des enfants.

Autre exemple avec “Comme les autres”, des éditions “Talents Hauts”, qui raconte l’histoire de deux petites filles conçues par GPA. “Ma maman, elle nous a portées dans son cœur. C’est notre maman de cœur pour la vie”, clame fièrement l’une des héroïnes. Là encore, un sujet hautement polémique traité comme la chose la plus naturelle au monde, dans un livre à destination des enfants.

La littérature jeunesse, nouveau terrain de militantisme ?

Si les livres engagés ont toujours existé en littérature jeunesse, la tendance semble s’accentuer ces dernières années. Un nombre croissant d’éditeurs n’hésitent plus à aborder frontalement des questions sociétales complexes dans leurs ouvrages pour enfants. Identité de genre, PMA, écologie, antiracisme… Autant de causes portées sous couvert de sensibilisation des plus jeunes.

Mais pour beaucoup, cette évolution marque une forme de militantisme qui n’a pas sa place dans les livres pour enfants. “On assiste à une instrumentalisation de la littérature jeunesse à des fins idéologiques”, s’alarme la psychologue Hélène Romano. Faut-il vraiment confronter les tout-petits à des problématiques d’adultes qu’ils ne sont pas en mesure d’appréhender ?

“Ne peut-on pas laisser les enfants en dehors des combats militants des adultes, et préserver ne serait-ce que quelques années leur innocence ?”

– s’interrogeait Eugénie Bastié dans une tribune du Figaro

Entre liberté de création et protection de l’enfance

Pour les éditeurs et auteurs concernés, il s’agit au contraire d’un devoir d'”éveiller” et de faire réfléchir les enfants dès le plus jeune âge. Ils mettent en avant la diversité et l’ouverture à l’autre, ainsi qu’une volonté de s’adapter aux évolutions de la société. Selon eux, parler de ces sujets permet de mieux les accepter et d’éviter les discriminations futures.

Reste que la frontière est parfois floue entre information et promotion d’un discours partisan. Pour beaucoup de parents, l’effet “conte de fées” de certains livres cache mal un prosélytisme dérangeant. Eux plaident pour le respect du rythme de l’enfant et de sa maturation progressive. Et appellent à ne pas brûler les étapes en imposant trop tôt des questionnements existentiels.

Le débat est loin d’être clos et éditeurs comme familles semblent campés sur leurs positions. Une chose est sûre : dans les rayons “jeunesse” d’aujourd’hui, entre les manuels scolaires et les BD rigolotes, il faudra dorénavant aussi choisir ses livres “engagés”. Ou pas.

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