Dans le paysage du football français, une tendance se dessine : de plus en plus de « fils et filles de » emboîtent le pas de leurs parents dans les clubs historiquement détenus par leur famille. Si pour certains, il s’agit d’une véritable vocation, pour d’autres, les soupçons de piston ne sont jamais loin.
Une histoire de famille
Au Stade de Reims, Jean-Pierre Caillot, le président, travaille désormais main dans la main avec son fils Pol-Édouard, 31 ans, le nouveau directeur sportif du club. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de Montpellier, où Agathe Nicollin, la fille du défunt président Louis Nicollin, est impliquée dans la gestion.
Yann Kombouaré, fils de l’entraîneur Antoine Kombouaré et directeur sportif adjoint à Reims, connaît bien les étiquettes rapidement collées dans ce milieu. Selon une source proche, « il faut parfois prouver plus quand on est un ‘fils de’ ».
Des dynasties footballistiques
Cette tendance à la transmission familiale ne se limite pas aux clubs français. En Angleterre, on pense notamment à la dynastie des Glazer à Manchester United. En Italie, la famille Agnelli est indissociable de la Juventus Turin depuis près d’un siècle.
Si pour certains, il s’agit d’« assurer la pérennité de l’héritage familial », comme l’explique un insider, d’autres y voient surtout un moyen de garder le contrôle sur un business lucratif.
Vocation ou népotisme ?
Difficile de faire la part des choses entre véritable passion pour le football et piston familial. « Certains ‘fils de’ sont ultra compétents et légitimes dans leur fonction. D’autres, c’est plus discutable », confie un dirigeant sous couvert d’anonymat.
Quand on grandit dans une famille de football, c’est normal d’avoir ça dans le sang. Mais ça ne doit pas être un passe-droit.
Un agent de joueurs
Les clubs familiaux se défendent de tout favoritisme, mettant en avant la compétence et l’engagement des nouvelles générations. Mais dans les coulisses, certains s’interrogent sur l’équité de ces processus de recrutement.
Un sujet qui divise
Pour beaucoup de supporters, peu importe le nom tant que les résultats sont au rendez-vous. « Si le ‘fils de’ est compétent et fait avancer le club, où est le problème ? », s’interroge un fan du Stade de Reims.
Mais d’autres y voient un frein à la méritocratie et une forme de népotisme qui n’a pas sa place dans le sport de haut niveau. « Ça envoie un mauvais signal. On devrait recruter sur les compétences, pas sur le nom », estime un observateur.
Un phénomène amené à perdurer ?
Malgré les critiques, il y a fort à parier que les dynasties footballistiques ont encore de beaux jours devant elles. Dans un milieu où les réseaux et la confiance sont primordiaux, la transmission familiale apparaît comme une valeur sûre.
« Tant que les propriétaires pourront nommer qui ils veulent, il y aura toujours des soupçons de piston », résume un agent de joueurs. Un constat qui risque de continuer à faire jaser dans le petit monde du ballon rond.