Imaginez un instant que vous soyez aux commandes d’une région entière. Quelles seraient vos priorités ? Pour la région Grand Est, pas de doute : la mobilité est un enjeu majeur. C’est pourquoi elle a décidé de reprendre la main sur pas moins de 500 km de routes dites « stratégiques ». Un pari audacieux qui pourrait bien changer la donne en matière de transport et d’investissements.
Un réseau routier vieillissant et saturé
Selon une source proche du dossier, ces portions de routes et d’autoroutes, comme la très fréquentée A31 vers le Luxembourg, souffrent d’un manque criant d’investissements depuis des années. Résultat : des chaussées dégradées et une circulation souvent congestionnée, notamment aux heures de pointe. Un véritable casse-tête pour les usagers et les entreprises de transport.
Un budget triplé pour des travaux d’envergure
Face à ce constat alarmant, la région a décidé de réagir en débloquant un budget conséquent de 92 millions d’euros sur 5 ans, soit près du triple de ce que prévoyait l’État jusqu’à présent. De quoi donner un sérieux coup de jeune à ces axes routiers essentiels pour l’économie locale. Au programme : réfection des chaussées, mise en place de protections acoustiques, modernisation des équipements… Des travaux titanesques qui devraient considérablement améliorer le quotidien des automobilistes et des transporteurs.
L’éco-redevance poids lourds, une solution controversée
Mais qui dit travaux dit aussi besoin de financement. Et c’est là que les choses se corsent. Pour renflouer les caisses, la région mise sur une éco-redevance pour les poids lourds qui empruntent ces routes. Une mesure qui fait déjà grincer des dents les professionnels du secteur, qui craignent une hausse des coûts de transport. Pourtant, ce système existe déjà chez nos voisins européens et pourrait rapporter gros, puisque 60 à 90% des camions circulant sur ces axes sont étrangers.
On reprend en main le destin de nos routes.
Thibaud Philipps, Vice-Président de la région Grand-Est en charge des transports
Un enjeu écologique et économique
Au-delà des aspects purement financiers, ce projet de reprise en main du réseau routier revêt aussi une dimension écologique. En effet, en fluidifiant le trafic et en favorisant des véhicules moins polluants via l’éco-redevance, la région espère bien réduire l’empreinte carbone du transport routier. Un argument de poids à l’heure où l’urgence climatique est sur toutes les lèvres.
Mais la route est encore longue avant de voir ce projet se concrétiser. Entre les inévitables travaux, la mise en place de l’éco-redevance et les probables levées de boucliers des professionnels, nul doute que la région va devoir faire preuve de détermination et de pédagogie pour mener à bien ce chantier titanesque. Une chose est sûre : toute la France aura les yeux rivés sur le Grand Est et son ambitieuse politique de mobilité. Affaire à suivre…