L’air de Lyon devient irrespirable. Depuis jeudi, la métropole lyonnaise croule sous un épais nuage de particules fines, poussant la préfecture du Rhône à activer le niveau d’information-recommandation. Cet épisode de pollution, jugé préoccupant par les autorités sanitaires, devrait encore s’aggraver ce week-end. Explications et conseils pour se protéger.
Lyon suffoque, la préfecture s’alarme
Depuis plusieurs jours, un voile grisâtre plane au-dessus de Lyon et de sa région. En cause : une concentration anormalement élevée de particules fines dans l’atmosphère, dépassant largement les seuils réglementaires. Face à cette situation préoccupante, la préfecture du Rhône a décidé jeudi de déclencher la procédure d’information-recommandation.
Concrètement, cela signifie que la qualité de l’air est jugée « mauvaise » sur l’ensemble de la métropole lyonnaise. Les particules en suspension, d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres, s’infiltrent profondément dans les voies respiratoires et peuvent engendrer de graves problèmes de santé, notamment chez les personnes fragiles.
Limitation des activités polluantes
Si aucune mesure coercitive n’est pour l’heure envisagée, la préfecture émet tout de même une série de recommandations visant à limiter les émissions de polluants :
- Éviter d’utiliser des appareils de chauffage d’appoint ou des groupes électrogènes
- Maîtriser la température dans les bâtiments (19°C maximum)
- Privilégier les déplacements en transports en commun, covoiturage ou modes doux
- Reporter l’écobuage et le brûlage de déchets verts
Par ailleurs, l’usage des foyers ouverts et le brûlage à l’air libre sont strictement prohibés en vertu d’un arrêté préfectoral permanent sur le territoire du Grand Lyon.
Un week-end dans le brouillard
Malheureusement, les prévisions pour les prochains jours ne sont guère optimistes. Selon Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’association de surveillance de la qualité de l’air, les concentrations de particules fines devraient encore augmenter ce week-end, passant d’un niveau « mauvais » à « très mauvais ».
Si cette tendance se confirme, le préfet pourrait être amené à prendre des dispositions plus contraignantes, comme la mise en place de la circulation différenciée. Les véhicules les plus polluants seraient alors interdits de circuler dans le centre de Lyon.
Conseils et précautions
En attendant une éventuelle amélioration de la situation, les autorités sanitaires recommandent aux Lyonnais les plus vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, personnes âgées ou souffrant de pathologies chroniques) de :
- Limiter les activités physiques et sportives intenses
- Éviter les zones à fort trafic routier aux heures de pointe
- Consulter leur médecin en cas de gêne respiratoire ou cardiaque
Il est également conseillé à chacun de contribuer à la réduction des émissions polluantes en adoptant, dans la mesure du possible, des gestes écocitoyens au quotidien, comme privilégier les transports « propres », modérer sa consommation d’énergie ou encore éviter d’utiliser des produits chimiques.
Alors que la pollution de l’air est responsable de près de 500.000 décès prématurés par an en Europe selon l’Agence européenne pour l’environnement, cet épisode lyonnais vient rappeler l’urgence de mettre en œuvre des politiques ambitieuses en faveur de la qualité de l’air et de la santé publique. Un défi majeur pour les métropoles du 21e siècle.