Dans une annonce retentissante, le Qatar a dévoilé son intention d’investir massivement dans les technologies vertes au Royaume-Uni. Selon des sources proches du dossier, le montant de cet engagement s’élèverait à un milliard de livres sterling, soit environ 1,21 milliard d’euros. Une somme colossale qui témoigne de l’ambition de l’émirat du Golfe de devenir un acteur majeur de la transition écologique.
Ce partenariat stratégique, scellé à l’occasion de la visite d’État de l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani outre-Manche, se traduira notamment par la création de « pôles technologiques climatiques » au Qatar et au Royaume-Uni. Des viviers d’innovation destinés à accélérer le développement et le déploiement de solutions durables dans des domaines comme les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ou la mobilité propre.
Des retombées économiques et environnementales majeures
Au-delà de leur dimension écologique, ces investissements massifs devraient générer des milliers d’emplois hautement qualifiés des deux côtés de la Manche. De quoi doper l’économie britannique post-Brexit et renforcer le leadership du Qatar en matière de développement durable. Un enjeu crucial pour cet État gazier confronté à l’urgence climatique et à la nécessité de diversifier son modèle économique.
Parmi les premiers bénéficiaires de cette manne verte figurent le géant industriel britannique Rolls-Royce, qui développe des moteurs d’avion plus économes en carburant, ainsi que de nombreuses start-up spécialisées dans les cleantech. Un coup de pouce bienvenu pour tout un écosystème d’entreprises innovantes œuvrant à réduire notre empreinte carbone.
Une coopération scientifique d’envergure
Au-delà des aspects business, cette alliance Qatar-UK se distingue par une forte dimension scientifique et académique. Les deux pays prévoient notamment de créer une académie commune dédiée à la médecine génomique. Une discipline en plein essor qui exploite le séquençage du génome pour développer des traitements ultra-personnalisés. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives dans la lutte contre le cancer et les maladies rares.
Autre axe phare de cette coopération : l’intelligence artificielle. Doha et Londres ambitionnent de mettre sur pied une commission conjointe pour plancher sur les applications de l’IA dans des secteurs comme la santé, les transports ou l’énergie. Avec à la clé, des avancées majeures en termes d’optimisation des ressources et de réduction des gaspillages.
Vers un accord commercial historique ?
Ce partenariat vert Qatar-UK intervient dans un contexte diplomatique particulier. Depuis le Brexit, le Royaume-Uni multiplie les initiatives pour renforcer ses liens commerciaux hors Union européenne. Un impératif économique et géopolitique qui passe par un rapprochement avec les pétromonarchies du Golfe.
Des négociations sont ainsi en cours depuis fin 2021 pour conclure un accord de libre-échange entre Londres et le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Un bloc régional qui regroupe, outre le Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Koweït et Oman. Un marché de plus de 50 millions de consommateurs, stratégique pour les exportations britanniques.
Mais ce deal soulève aussi des questions épineuses, notamment sur le plan des droits humains et de l’environnement. Des ONG et parlementaires britanniques appellent le gouvernement à ne pas sacrifier les valeurs du Royaume sur l’autel du business. Un équilibre délicat à trouver pour Londres, qui a besoin de nouveaux alliés commerciaux post-Brexit tout en préservant son image de champion du climat.
Le Qatar et le Royaume-Uni montrent la voie d’une coopération gagnant-gagnant combinant croissance économique et préservation de la planète.
Tamim ben Hamad Al-Thani, émir du Qatar
Un modèle à suivre pour une mondialisation plus verte ?
Au final, ce partenariat Qatar-UK sur les technologies vertes pourrait bien faire des émules. Dans un monde post-Covid où la relance économique et la lutte contre le changement climatique vont de pair, ce type de coopérations public-privé transfrontalières apparaît comme une solution d’avenir. De quoi réconcilier business et planète, croissance et développement durable.
Un modèle à dupliquer et amplifier pour accélérer la transition écologique à l’échelle globale ? C’est tout l’enjeu des prochaines COP et autres grands rendez-vous internationaux sur le climat. Avec ce deal vert novateur, Doha et Londres montrent qu’un autre chemin est possible. Celui d’une mondialisation plus responsable et vertueuse, où la technologie se met au service de l’intérêt général et des générations futures.
Reste à transformer l’essai et à faire de cette belle promesse une réalité tangible et durable. Un défi immense mais crucial pour notre avenir commun sur cette planète. Le Qatar et le Royaume-Uni l’ont compris. Et vous ?