Alors que le conflit entre Israël et le Hamas fait rage depuis près de 8 mois, une lueur d’espoir était apparue ce week-end avec la présentation par les États-Unis d’un plan de cessez-le-feu. Mais les récentes déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou viennent doucher cet optimisme. Il a en effet jugé la proposition américaine « incomplète », pointant notamment du doigt l’absence de clause concernant la libération des otages du Hamas.
Pendant ce temps, la situation humanitaire continue de se dégrader à Gaza, sous le feu nourri de l’aviation et de l’artillerie israéliennes. Les bombardements se sont intensifiés ces dernières 24h, faisant au moins 19 morts supplémentaires parmi les civils palestiniens. L’armée israélienne concentre son offensive sur la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave, dans le but affiché de détruire les derniers bastions du Hamas.
Le plan de cessez-le-feu américain jugé insuffisant par Israël
Vendredi dernier, le président américain Joe Biden avait dévoilé les grandes lignes d’un plan israélien visant à instaurer un cessez-le-feu de 6 semaines. Celui-ci prévoyait notamment un retrait des troupes israéliennes des zones densément peuplées de Gaza et la libération de certains prisonniers palestiniens, en échange d’un arrêt des tirs de roquettes du Hamas.
Mais ce lundi, le porte-parole du gouvernement israélien a indiqué que Benyamin Netanyahou jugeait cette proposition « incomplète ». Le Premier ministre a réaffirmé sa volonté de poursuivre les opérations jusqu’à l’élimination du Hamas, tout en conditionnant l’arrêt des combats à la libération des otages israéliens détenus à Gaza. Une exigence absente du plan américain.
Washington accentue la pression sur le Hamas
Face à la réticence israélienne, les États-Unis tentent d’accroître la pression sur le Hamas. Lors d’un entretien avec son homologue israélien de la Défense, le secrétaire d’État Antony Blinken a souligné qu’il « incombe au Hamas d’accepter » le cessez-le-feu proposé. Le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, qui jouent un rôle de médiateurs dans ce conflit, avaient déjà appelé ce week-end les deux parties à finaliser cet accord.
L’offensive israélienne se poursuit, au prix de lourdes pertes civiles
Sur le terrain, l’armée israélienne poursuit son opération à Rafah, malgré les protestations de la communauté internationale. Cette ville du sud de Gaza, frontalière avec l’Égypte, fait l’objet d’intenses bombardements aériens et de pilonnages d’artillerie. L’objectif affiché est de détruire les infrastructures et les capacités militaires du Hamas.
Mais cette offensive s’accompagne de lourdes pertes civiles. Au moins 19 Palestiniens ont été tués ces dernières 24h, dont six dans un camp de réfugiés. Le Croissant-Rouge peine à secourir les civils pris au piège, les combats rendant l’accès très difficile. L’ONU estime qu’environ un million de Palestiniens ont déjà fui Rafah.
Gaza au bord de la catastrophe humanitaire
Plus globalement, c’est l’ensemble de la bande de Gaza qui s’enfonce dans une crise humanitaire majeure. Le point de passage avec l’Égypte, crucial pour l’acheminement de l’aide, est fermé depuis sa prise de contrôle par Israël début mai. Les organisations internationales alertent sur le manque criant de nourriture, de médicaments et de carburant.
Les enfants meurent de faim.
Margaret Harris, porte-parole de l’OMS
Dans les hôpitaux démunis, les bébés souffrent de malnutrition faute de lait. Les pannes d’électricité paralysent les services de base. Cette situation désastreuse attise la colère de la population palestinienne et complique encore les perspectives de cessez-le-feu.
Après 8 mois d’une guerre meurtrière, la bande de Gaza se trouve ainsi dans une impasse tragique. Malgré les efforts diplomatiques, les armes continuent de parler, faisant chaque jour de nouvelles victimes civiles. Seul un cessez-le-feu durable, assorti de mesures concrètes pour sortir l’enclave palestinienne de l’asphyxie, pourrait empêcher l’embrasement de toute la région.
