À quelques jours du premier tour des élections législatives, les promesses électorales fusent tous azimuts. Baisse d’impôts, revalorisation des salaires, investissements massifs… Les principaux partis politiques rivalisent de propositions alléchantes pour séduire les électeurs. Mais quel est le véritable coût de ces programmes ? La Fondation Ifrap, think tank spécialisé dans l’évaluation des politiques publiques, a passé au crible les projets des trois formations en tête des sondages. Verdict sans appel : les additions s’annoncent salées.
Des promesses onéreuses, au détriment des finances publiques
Le Nouveau Front populaire, alliance des gauches menée par Jean-Luc Mélenchon, arrive en tête du palmarès avec un programme chiffré à 250 milliards d’euros sur 5 ans. Au menu : hausse du SMIC, embauche de fonctionnaires, relance par la consommation… Des mesures coûteuses, financées par une forte augmentation des prélèvements obligatoires. Le risque ? Plomber la croissance et aggraver la dette, déjà abyssale.
Avec 180 milliards d’euros de dépenses, le Rassemblement national n’est pas en reste. Marine Le Pen mise sur des baisses d’impôts massives pour doper le pouvoir d’achat, sans préciser comment les compenser. Quant à Renaissance, le parti présidentiel, il table sur 150 milliards d’euros d’investissements, notamment pour la transition écologique et numérique. Problème : le financement de ces projets pharaoniques reste flou.
Le premier ministre a eu beau promettre un “choc de responsabilité budgétaire”, tous les partis sont pris d’une folle envie de dépenser, au mépris des réalités économiques.
François Ecalle, président de la Fondation Ifrap
Vers une nouvelle crise de la dette ?
Les experts de l’Ifrap tirent la sonnette d’alarme. Si les promesses électorales étaient appliquées, le déficit public exploserait, à plus de 7% du PIB. La France, déjà mal notée par les agences de notation, risquerait une dégradation supplémentaire. Avec à la clé, une envolée des taux d’intérêt et un risque de crise financière.
Pour sortir de l’ornière, l’Ifrap préconise un sévère plan d’économies, centré sur la réduction des dépenses publiques et une meilleure gestion des deniers de l’État. Mais ce discours de sagesse a peu de chances d’être entendu en pleine campagne. Au final, ce sont les contribuables qui risquent de trinquer.
Les (rares) points positifs
L’Ifrap salue malgré tout certaines propositions bienvenues, comme :
- La suppression de certaines niches fiscales inefficaces
- Le renforcement de la lutte contre la fraude
- Une meilleure évaluation des politiques publiques
Mais ces mesures d’économies ne suffiront pas à compenser le dérapage budgétaire. Pour l’Ifrap, seule une cure d’austérité permettra d’assainir durablement les comptes publics. Un remède de cheval dont aucun parti ne veut pour l’instant.
A l’heure des choix, les électeurs devront garder en tête le coût réel des belles promesses électorales. Car c’est bien plus qu’un bulletin de vote qu’ils glisseront dans l’urne les 21 et 28 juin prochains : l’avenir économique et financier du pays est en jeu.