Alors que le procès historique de l’ex-président Donald Trump touche à sa fin, les jurés ont été confrontés mardi à des portraits diamétralement opposés de Michael Cohen, témoin clé et ancien avocat personnel de Trump. Au cœur des plaidoiries finales, la crédibilité de Cohen a été tour à tour attaquée par la défense et défendue par l’accusation, laissant au jury la lourde tâche de démêler le vrai du faux.
La défense s’acharne sur Cohen
Pour les avocats de Trump, Michael Cohen n’est rien de moins que le “plus grand menteur de tous les temps”. Lors d’un réquisitoire de trois heures, l’avocat Todd Blanche s’est employé à saper la crédibilité de l’ex-fidèle de Trump, le qualifiant de “biaisé” et “motivé pour raconter une histoire qui n’est pas vraie”.
Selon la défense, Cohen aurait agi seul, sans l’aval de Trump, pour acheter le silence de l’actrice porno Stormy Daniels sur une liaison présumée avec le milliardaire. Les paiements de plus de 400 000 dollars de Trump à Cohen auraient été pour des services juridiques généraux, et non un remboursement des 130 000 dollars versés à Daniels.
Cohen, le “guide touristique” de l’accusation
Face à cette avalanche d’attaques, le procureur Joshua Steinglass a présenté Cohen comme un “guide” dans cette affaire complexe, et non comme le pilier unique de l’accusation. Il a dépeint Cohen comme “le fixeur” et “l’homme à tout faire” de Trump, celui qui “décrochait les boulots que personne d’autre ne voulait”.
Il répondait directement à l’accusé. Il était un moyen pour l’accusé de maintenir une dénégation plausible – ou, dans ce cas, au vu des preuves, une dénégation peu plausible.
a martelé Steinglass
Une montagne de preuves au-delà de Cohen
Pour étayer son dossier, Steinglass s’est appuyé sur une montagne de documents et de témoignages d’autres protagonistes. David Pecker, ex-patron de presse, a relaté un accord datant de 2015 entre lui, Trump et Cohen pour étouffer des histoires embarrassantes. Hope Hicks, conseillère de longue date de Trump, a livré un témoignage “dévastateur” selon Steinglass, en révélant que Trump voulait tuer dans l’œuf les allégations de Daniels à l’approche de l’élection.
L’ombre de l'”Access Hollywood” tape
Steinglass est longuement revenu sur la sortie en octobre 2016 de l’enregistrement “Access Hollywood”, où Trump se vantait d’agressions sexuelles. Cette bombe avait semé la “panique” dans la campagne Trump. Selon le procureur, Daniels était alors “un rappel vivant que l’accusé n’était pas que des mots” au moment même où il tentait de minimiser la portée de cette vidéo.
Le sort de Trump entre les mains des jurés
Après ces plaidoiries passionnées, c’est désormais aux 12 jurés de décider du sort de l’ex-président. Ils devront déterminer si Trump est coupable ou non de falsification de documents commerciaux liée aux paiements à Stormy Daniels. Un verdict historique qui pourrait influencer la course à la présidentielle de 2024, où Trump reste le favori de la primaire républicaine malgré ses déboires judiciaires.
Le jury entre maintenant en délibérations dans ce procès sans précédent. Le monde entier retient son souffle dans l’attente d’un verdict qui fera date dans l’histoire des États-Unis. Une condamnation marquerait un tournant majeur, tandis qu’une relaxe relancerait les ambitions de Trump. Les prochains jours s’annoncent décisifs.