Un rebondissement inattendu dans l’affaire opposant la célèbre chanteuse malienne Rokia Traoré à son ancien compagnon. Alors que son procès devait s’ouvrir ce lundi à Bruxelles, il a finalement été reporté au 8 janvier prochain, a annoncé le président du tribunal. Au cœur du litige : la garde de leur fille de 9 ans et demi.
Une affaire complexe qui dure depuis des années
Ce conflit entre Rokia Traoré, 50 ans, et le dramaturge belge Jan Goossens ne date pas d’hier. Cela fait maintenant près de 5 ans que les ex-compagnons s’affrontent au sujet de la garde de leur fille, qui vit actuellement au Mali. Selon les dires du père, il ne l’aurait pas vue depuis cinq ans et demi.
En octobre 2023, la chanteuse avait été condamnée par défaut à deux ans de prison pour non-présentation d’enfant. Une décision à laquelle elle vient de faire opposition, afin de pouvoir être rejugée, cette fois en sa présence.
Arrestation et transfèrement en Belgique
Réclamée par la justice belge, Rokia Traoré avait été arrêtée en Italie en juin dernier, avant d’être transférée fin novembre dans une prison de Bruxelles en vertu d’un mandat d’arrêt européen. C’est donc menottée qu’elle est arrivée au Palais de justice ce lundi.
La chanteuse a affirmé n’avoir « jamais refusé que le père soit en contact » avec leur fille, mais avoir « peur de l’amener en Belgique et qu’elle soit retenue ici ». Cette affaire « est partie en boule de neige, ça a détruit ma carrière », a-t-elle déclaré avec émotion.
Report du procès et demandes des parties
Son nouvel avocat, Dimitri de Béco, a demandé le report du procès afin de pouvoir étudier en détail le dossier. Il a souligné que la fille du couple « a grandi au Mali, y a toute sa vie et est bien scolarisée », alors qu’elle « ne connaît pas la Belgique ».
De son côté, l’avocat de Jan Goossens, Sven Mary, a rappelé que son client souhaitait simplement « avoir le droit de voir sa fille pendant les vacances » en Belgique, et non obtenir sa garde exclusive. Il a également évoqué une précédente arrestation de Rokia Traoré à Paris en 2020, suite à laquelle elle s’était envolée pour le Mali avec sa fille malgré une interdiction de quitter la France.
Le tribunal ne s’est pas prononcé sur une nouvelle demande de remise en liberté de la chanteuse. Son sort sera fixé lors de la prochaine audience, le 8 janvier.
Une star internationale face à la justice
Rokia Traoré n’est pas une inconnue. Considérée comme l’une des plus grandes voix de la musique africaine contemporaine, elle a été récompensée à de multiples reprises, notamment par un Grammy Awards en 2010 pour son album « Tchamantché ». Ses tournées internationales ont fait d’elle une véritable ambassadrice de la culture malienne à travers le monde.
C’est donc une artiste de premier plan qui se retrouve aujourd’hui devant la justice belge. Une situation inédite pour celle qui a l’habitude de briller sous les feux des projecteurs. Son avenir, tant personnel que professionnel, est désormais suspendu à la décision que rendra le tribunal en janvier prochain.
En attendant, Rokia Traoré reste présumée innocente. Si elle reconnaît la complexité de la situation, elle affirme n’avoir jamais cherché à priver le père de sa fille. Un point de vue que ne partage visiblement pas son ancien compagnon.
Cette affaire, qui mêle étroitement vie privée et publique, illustre la difficulté des conflits parentaux lorsqu’ils prennent une dimension internationale. Elle pose également la question du juste équilibre entre les droits de chacun des parents et l’intérêt supérieur de l’enfant.
Nul doute que ce procès sera suivi avec attention, tant par les fans de la chanteuse que par les observateurs du monde judiciaire. Il pourrait bien faire jurisprudence dans un domaine où les législations peinent encore à s’adapter à la réalité des familles modernes et des carrières nomades.
En bref :
- Procès de Rokia Traoré reporté au 8 janvier à Bruxelles
- Conflit de garde d’enfant avec son ex-compagnon Jan Goossens
- Condamnée en octobre 2023 pour non-présentation d’enfant
- Arrestation en Italie en juin puis transfert dans une prison belge
- Le père réclame un droit de visite, pas la garde exclusive
- Décision sur la remise en liberté attendue le 8 janvier
Ce procès s’annonce donc comme l’un des plus médiatiques de ces prochains mois. Au-delà du sort de Rokia Traoré, c’est toute la question des droits parentaux dans un contexte international qui sera au cœur des débats. Un sujet complexe et sensible, qui nécessite de trouver le juste équilibre entre loi, éthique et émotions. Rendez-vous en janvier pour connaître le verdict de cette affaire hors-norme.