Un procès peu ordinaire s’est récemment tenu devant la cour criminelle de Haute-Garonne. Pendant 12 heures, la justice a tenté de faire la lumière sur une sombre affaire de violences, de séquestration et de viols, malgré l’absence de l’un des principaux accusés. Retour sur une audience à huis clos, où la tension était palpable du début à la fin.
Une nuit de cauchemar
Tout commence dans la nuit du 5 août 2019. Une jeune femme subit un déferlement de violences de la part de son ancienne meilleure amie Kléa, mais aussi de Judith, une autre protagoniste de l’affaire. Humiliations, menaces, coups… rien ne lui est épargné. Mais le pire reste à venir.
Car selon l’accusation, la victime aurait ensuite été violée à deux reprises par un certain Prince Charmant Otto Longola, un homme sans papiers qui a toujours nié les faits. Las, quand l’heure du procès est venue, l’individu avait purement et simplement disparu des radars judiciaires.
Un accusé en fuite
«Il a profité de sa liberté pour disparaître», a ainsi déploré à la barre Me Cayere, l’avocat de la partie civile. D’après des sources proches de l’enquête, Prince Charmant Otto Longola serait en réalité retourné dans son pays natal, situé en Afrique centrale. De quoi susciter l’angoisse de la victime.
Devant la cour, seules Judith et Kléa, les deux autres accusées, étaient présentes pour répondre des violences et de la séquestration. L’ambiance est restée électrique tout au long des débats, preuve s’il en fallait que les plaies sont encore vives entre la victime et son ex-meilleure amie.
Des peines à la hauteur des actes
Après 12 heures d’une audience à huis clos, le verdict est finalement tombé. La cour, présidée par Dominique Coquizart, s’est montrée clémente envers Kléa et Judith, leur infligeant respectivement 3 ans et 1 an de prison avec sursis, conformément aux réquisitions de l’avocat général.
En revanche, les juges n’ont pas fait dans la dentelle avec Prince Charmant Otto Longola, le grand absent du procès. Reconnu coupable de viols, il a écopé de 12 années de réclusion criminelle, soit 2 ans de plus que les réquisitions. L’homme se voit également interdit définitivement du territoire national.
Justice est faite, mais à quel prix ?
Si le verdict peut sembler sévère, il est à la hauteur des actes perpétrés et du traumatisme subi par la victime. Néanmoins, le fait que l’un des principaux accusés ait pu se soustraire à la justice française laisse un goût amer.
Car si Kléa et Judith vont devoir assumer les conséquences de leurs actes, Prince Charmant Otto Longola, lui, court toujours. Un constat difficile à accepter pour la victime, qui espérait sans doute pouvoir faire son deuil une fois le procès terminé.
Cette audience hors norme aura en tout cas permis de braquer les projecteurs sur les violences faites aux femmes, un fléau malheureusement encore trop répandu dans notre société. Elle rappelle également l’importance de la coopération judiciaire internationale, afin qu’aucun criminel ne puisse se soustraire à la justice en passant les frontières.