C’est une affaire qui glace le sang et qui soulève bien des questions sur les drames qui peuvent se jouer derrière les portes closes. Depuis lundi, la cour d’assises de Montpellier juge Sandrine P., 54 ans, accusée d’actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort de sa fille Amandine, 13 ans, durant le confinement de 2020. Un huis clos familial qui a viré au calvaire pour l’adolescente, jusqu’à un dénouement fatal.
Une mère froide et impassible face aux faits
Depuis le début du procès, Sandrine P. s’était murée dans le silence, niant son implication malgré les éléments accablants. Froideur et distance étaient ses seules réponses aux questions du président de la cour. Mais ce mardi soir, un élément a fait voler en éclats cette apparente impassibilité. La diffusion d’enregistrements glaçants, sur lesquels on entend distinctement Amandine hurler de douleur sous les coups de sa mère. Des preuves sonores insoutenables qui ont fini par faire céder l’accusée.
Les aveux tant attendus
Pour la première fois, Sandrine P. a reconnu « les actes de torture et de barbarie, les actes d’humiliation » infligés à sa fille Amandine. « Oui, elle était enfermée dans une pièce, dénudée, affamée durant des mois », a-t-elle admis, les larmes aux yeux. Des aveux marquants dans ce procès qui lève le voile sur l’enfer vécu par l’adolescente de 13 ans. « C’est la première fois que je vous vois pleurer Madame », a souligné le président de la cour d’assises.
Un calvaire de plusieurs mois révélé
Enfermée dans une pièce, privée de nourriture, battue, humiliée… Le calvaire d’Amandine se dessine au fil des révélations. Lorsque les secours sont intervenus le 6 août 2020, l’adolescente de 13 ans, qui mesurait 1m55, ne pesait plus que 28kg. Des mois de sévices qui se sont tragiquement conclus par sa mort. La mère de famille encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour ses actes. Son compagnon risque quant à lui 30 ans de prison pour n’avoir rien fait malgré la situation.
Comprendre l’incompréhensible
Au delà de l’horreur des faits, ce procès soulève de nombreuses interrogations. Comment une telle situation a-t-elle pu perdurer durant le confinement sans alerter ? Quels mécanismes psychologiques sous-tendent le passage à l’acte chez cette mère ? Et surtout, comment protéger au mieux les enfants face à ces drames familiaux ? Autant de questions complexes que cette tragédie remet en lumière de manière brutale.
Il aura donc fallu attendre ces enregistrements insoutenables et le poids de l’évidence pour que Sandrine P. consente enfin à avouer l’impensable, ces actes de torture et de barbarie qu’elle nie farouchement depuis le début du procès.
Un avocat proche du dossier
Aujourd’hui, la cour d’assises de Montpellier tente de comprendre l’incompréhensible, de décortiquer le engrenage fatal qui a conduit à la mort d’Amandine à l’été 2020, en plein confinement. Un drame qui en dit long sur la détresse et les violences qui peuvent se jouer à huis clos, loin des regards extérieurs. Le délibéré est attendu vendredi. La justice aura alors la lourde tâche de statuer sur le sort de Sandrine P., cette mère qui a basculé dans l’innommable.