Le 27 novembre prochain, le tribunal correctionnel de Lyon jugera l’homme qui avait violemment frappé une supportrice voilée de l’Olympique Lyonnais lors de la retransmission de la finale de la Coupe de France en mai dernier. Si la tenue de ce procès est une avancée, l’avocat des victimes dénonce cependant un « traitement lacunaire » du dossier par la justice, pointant notamment l’absence de poursuites à l’encontre d’un second agresseur ainsi que pour les saluts nazis effectués pendant l’incident.
Une agression qui avait choqué lors de la finale de la Coupe de France
Le 8 mai 2024, lors de la retransmission de la finale de la Coupe de France opposant l’OL au PSG sur écran géant au Groupama Stadium de Lyon, une jeune supportrice lyonnaise portant le voile avait été violemment prise à partie et frappée au visage par un homme assis à ses côtés. Rapidement identifié et interpellé après une large diffusion des images de l’agression, l’auteur principal des faits sera donc jugé le 27 novembre pour « violences avec circonstances aggravantes ».
Toutefois, pour Me Tammouz Al Douri, avocat des deux supportrices victimes, ce procès est loin de clore le dossier. Il pointe en effet plusieurs manquements dans le traitement judiciaire de l’affaire.
Un second agresseur non poursuivi
Tout d’abord, l’avocat s’étonne que le second auteur des violences, qui serait le frère du principal mis en cause, ne soit pas renvoyé devant le tribunal alors même qu’il a été entendu par les enquêteurs. Il a indiqué son intention de demander le renvoi de l’audience si le parquet ne revoyait pas sa position d’ici là.
L’absence de poursuites pour les saluts nazis
Me Al Douri déplore également qu’aucune poursuite n’ait été engagée concernant les saluts nazis aperçus pendant l’agression, y compris sur des vidéos rendues publiques. Un geste pourtant passible de poursuites pénales.
Il est incompréhensible que de tels gestes effectués dans un stade, qui plus est dans le contexte d’une agression, restent impunis.
Maître Al Douri, avocat des victimes
Des vidéos fournies par l’OL
L’Olympique Lyonnais, qui s’est constitué partie civile dans ce dossier, assure pourtant avoir transmis à la justice l’intégralité des images en sa possession. L’avocat des victimes compte bien demander leur diffusion complète lors de l’audience « pour que chacun prenne la mesure de la violence et du caractère aggravant des faits ».
Des questions sur le contrôle judiciaire du principal accusé
Autre incompréhension pointée par la défense des victimes : l’absence de contrôle judiciaire pendant la période précédant le procès. Une mesure qui aurait notamment pu interdire au principal accusé de se rendre dans un stade.
À quelques jours de l’audience, ce dossier soulève donc de nombreuses questions sur le traitement par la justice d’un incident qui avait pourtant suscité une large indignation au-delà de la sphère sportive. Au-delà de la condamnation espérée de l’auteur principal, les parties civiles attendent des réponses sur ces différents points et un procès à la hauteur du retentissement de cette affaire.