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Procès d’Espionnage Russe au Royaume-Uni : 3 Bulgares Jugés

Le procès de 3 Bulgares accusés d'espionnage pour le compte de la Russie a débuté à Londres. Ils auraient ciblé des dissidents et journalistes...

Un procès d’envergure mettant en lumière un réseau d’espionnage russe sophistiqué a débuté jeudi au tribunal de l’Old Bailey à Londres. Trois ressortissants bulgares, Katrin Ivanova, 33 ans, Vanya Gaberova, 30 ans, et Tihomir Ivanov Ivanchev, 39 ans, sont accusés d’avoir transmis des informations sensibles à Moscou entre août 2020 et février 2023. Ils nient les faits qui leur sont reprochés.

Des cibles de choix pour le Kremlin

Selon l’accusation, les suspects avaient pour mission de surveiller des individus présentant un intérêt particulier pour le Kremlin, notamment des dissidents russes et des journalistes d’investigation. Parmi les personnalités visées figurent :

  • Christo Grozev, journaliste d’investigation bulgare
  • Roman Dobrokhotov, journaliste russe dissident basé au Royaume-Uni et fondateur du site The Insider
  • Bergey Ryskaliev, ex-homme politique kazakh ayant obtenu le statut de réfugié au Royaume-Uni

Les opérations d’espionnage ne se limitaient pas au sol britannique. Les accusés auraient également mené des activités de surveillance à Vienne, Valence, au Monténégro, ainsi qu’à la base militaire américaine de Patch Barracks à Stuttgart en Allemagne.

Méthodes sophistiquées et haute technologie

D’après la procureure Alison Morgan, le réseau s’appuyait sur des méthodes sophistiquées pour mener à bien ses missions. Les espions présumés avaient recours à de fausses identités et des technologies avancées afin de collecter un maximum d’informations sur leurs cibles. Des activités grassement rémunérées, souligne l’accusation.

Ils savaient tous pourquoi ils étaient chargés de mener ces opérations. Leurs activités devaient, directement ou indirectement, bénéficier à la Russie.

Alison Morgan, procureure

Un mystérieux agent russe dans le viseur

Les autorités s’intéressent particulièrement au rôle joué par un certain « Rupert Ticz », soupçonné d’être en réalité Jan Marsalek, ex-directeur des opérations de la société allemande Wirecard, en fuite depuis la faillite retentissante de l’entreprise en 2020. Les suspects auraient comploté avec cet agent russe pour fournir des renseignements cruciaux au régime de Vladimir Poutine.

Un procès sous haute surveillance

Deux autres membres présumés du réseau, Orlin Roussev et Bizer Dzhambazov, ont plaidé coupable. Le procès des trois accusés qui contestent les faits devrait durer plusieurs mois et promet son lot de révélations sur l’étendue des activités d’espionnage russes en Europe. Un dossier brûlant qui risque de tendre encore davantage les relations déjà glaciales entre Moscou et les capitales occidentales.

Ce procès met en lumière l’importance croissante de la lutte contre l’espionnage à l’heure où les tensions géopolitiques s’exacerbent. Il témoigne aussi de la détermination des services de renseignement européens à démanteler les réseaux d’agents étrangers qui s’activent sur leur sol. Une traque sans répit qui se joue désormais sur tous les fronts, du monde physique à la sphère numérique.

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