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Procès d’Espionnage en Azerbaïdjan : Un Français Risque 15 Ans de Prison

Un Français risque 15 ans de prison lors d'un procès pour espionnage débutant en Azerbaïdjan. Sur fond de tensions entre Paris et Bakou, les accusations sont rejetées par la France. L'issue du procès pourrait aggraver la crise diplomatique...

C’est dans un contexte de vives tensions diplomatiques entre la France et l’Azerbaïdjan que s’est ouvert ce lundi à Bakou le procès pour espionnage de Martin Ryan, un ressortissant français. Selon une source proche du dossier, ce dernier risquerait jusqu’à 15 ans de prison pour ces accusations, catégoriquement rejetées par les autorités françaises.

Un Français et un Azerbaïdjanais devant la justice

Arrêté en décembre 2023, Martin Ryan comparaît aux côtés d’Azad Mamedli, un citoyen azerbaïdjanais présenté comme son complice et accusé pour sa part de « haute trahison ». Lors de cette première audience, un procureur a détaillé les charges pesant sur les deux hommes.

D’après l’acte d’accusation, Martin Ryan aurait été recruté par des membres de la DGSE française en poste à l’ambassade de France à Bakou, depuis expulsés du pays. Sa mission présumée : obtenir des informations sensibles sur les relations de l’Azerbaïdjan avec plusieurs pays ainsi que sur des livraisons d’armements.

Des regrets exprimés à la barre

Prenant la parole lors de l’audience, Martin Ryan a exprimé des regrets, affirmant avoir agi sans être conscient que ses activités pouvaient servir à des fins d’espionnage. Son avocat a par ailleurs souligné sa double nationalité française et britannique.

Son co-accusé Azad Mamedli, qui plaide non coupable, encourt quant à lui la réclusion à perpétuité. Il lui est reproché d’avoir été recruté par Martin Ryan pour mener ces supposées activités d’espionnage.

Tensions franco-azerbaïdjanaises

Cette affaire survient dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Bakou, exacerbées depuis la reprise en main par l’Azerbaïdjan du Haut-Karabakh en septembre 2023, qui a provoqué le déplacement de plus de 100 000 habitants. La France est accusée par Bakou de soutenir l’Arménie dans ce conflit, tandis que Paris dénonce des ingérences azerbaïdjanaises dans ses territoires d’outre-mer.

Un autre ressortissant français de 38 ans, Théo Clerc, est également sous le coup d’une condamnation en Azerbaïdjan. Ce graffeur s’est vu infliger trois ans de prison pour un tag sur un métro de Bakou, une peine confirmée en appel en décembre dernier.

L’issue de ces procès pourrait peser lourdement sur les relations déjà dégradées entre la France et l’Azerbaïdjan. Alors que Paris réfute toute activité d’espionnage, Bakou semble déterminé à convaincre de la culpabilité de Martin Ryan. De l’aveu même de l’accusé, certains actes qu’il semble regretter pourraient lui valoir de longues années derrière les barreaux.

Cette affaire cristallise les frictions géopolitiques entre deux pays aux intérêts divergents dans le Caucase, une région stratégique disputée. Elle illustre aussi la complexité des relations diplomatiques dans un monde où les tensions peuvent rapidement s’envenimer, au risque d’exposer les ressortissants étrangers à de lourdes condamnations.

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