Le verdict tant attendu du procès des viols en série qui a secoué la France est enfin tombé. Les 51 accusés ont tous été reconnus coupables des faits qui leur étaient reprochés, écopant de peines allant jusqu’à 20 ans de réclusion. Un jugement qualifié d’historique par les associations féministes qui se sont battues durant des années pour que justice soit rendue. Mais malgré la condamnation massive des agresseurs présumés, les militantes rappellent que la lutte contre les violences sexuelles est loin d’être terminée et appellent à des réformes profondes.
Des peines exemplaires pour un procès hors norme
Ce procès fleuve qui s’est étalé sur plusieurs mois aura eu l’immense mérite de libérer la parole des victimes et de braquer les projecteurs sur l’ampleur du phénomène des viols en réunion en France. Au final, la justice a tranché : tous les accusés ont été déclarés coupables de viol, tentative de viol ou agression sexuelle aggravés. Un verdict accablant, à la hauteur de la gravité des actes commis.
En refusant le huis clos, Gisèle Pelicot a donné une dimension historique au procès, donnant à voir l’existence du viol conjugal, la banalité des violeurs, et l’étendue de la soumission chimique.
La Fondation des Femmes
Cette victoire judiciaire marque indéniablement un tournant dans la lutte contre l’impunité des crimes sexuels. Mais les associations féministes comme la Fondation des Femmes ou le collectif #NousToutes le martèlent : il reste encore un long chemin à parcourir pour éradiquer les violences faites aux femmes.
Vers une loi plus protectrice et une meilleure prise en charge
Car si le procès a permis une prise de conscience inédite dans l’opinion publique, les militantes continuent de réclamer des mesures fortes et concrètes de la part des pouvoirs publics. Parmi les réformes attendues :
- Une loi intégrale contre les violences sexuelles définissant clairement la notion de consentement
- L’éducation dès le plus jeune âge aux questions de respect, d’égalité et de consentement
- Un renforcement de la formation des acteurs judiciaires et une meilleure prise en charge des victimes
Il faut que les pouvoirs publics rebondissent et apportent une réponse concrète et structurelle. Les dernières annonces du gouvernement étaient loin d’être à la hauteur.
Amy Bah, militante #NousToutes
Pas de répit dans le combat féministe
Le procès historique de Mazan est une victoire symbolique forte pour le mouvement #MeToo et toutes celles qui portent le combat féministe. Mais les militantes le savent, la route est encore longue pour aboutir à une véritable égalité entre les femmes et les hommes et faire reculer durablement les violences sexistes et sexuelles.
Les associations entendent maintenir la pression sur les élus et institutions afin que des actions de fond soient menées sans plus attendre au-delà des effets d’annonce. Un changement culturel profond passant par l’éducation, la sensibilisation et une politique pénale plus dissuasive est nécessaire pour enrayer le fléau des agressions sexuelles.
Le verdict exemplaire du procès des viols en série constitue un signal fort mais le chemin à parcourir pour atteindre une société réellement égalitaire et respectueuse de l’intégrité de toutes et tous est encore semé d’embûches. Comme le souligne « Choisir la cause des femmes » : « Si le procès s’achève aujourd’hui, la lutte contre le viol et pour un monde nouveau continue. »