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Procès des Viols en Série : Le Parquet Rappelle qu’il n’y a Pas de Viol « Ordinaire »

Un procès emblématique s'achève. Le parquet martèle un message fort : "Le viol ordinaire n'existe pas". Un verdict porteur d'espoir pour les victimes ?

Dans un réquisitoire puissant au procès retentissant des viols en série en France, le parquet a martelé mercredi une vérité implacable : « le viol ordinaire, accidentel ou involontaire n’existe pas ». Un message fort alors que le verdict est attendu fin décembre dans cette affaire emblématique des violences sexuelles.

Un Procès Inédit pour 51 Accusés

Depuis plus de deux mois, 51 hommes âgés de 26 à 74 ans sont jugés devant la cour criminelle de Vaucluse à Avignon. La plupart sont accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot, 71 ans, préalablement droguée aux anxiolytiques par son ex-mari, lui-même accusé de viol conjugal. Un procès hors normes par son ampleur et les questions sociétales qu’il soulève.

Le Viol n’est Jamais « Ordinaire »

Dans une plaidoirie engagée, Laure Chabaud, représentante du ministère public, a voulu faire résonner un message crucial : « Par votre verdict, vous signifierez que le viol ordinaire n’existe pas. Que le viol accidentel ou involontaire n’existe pas ». Une prise de parole forte visant à déconstruire certaines idées reçues encore trop répandues.

Un Verdict Porteur d’Espoir pour les Victimes

Au-delà de la condamnation des accusés, l’enjeu est aussi de délivrer « un message d’espoir aux victimes de violences sexuelles », a souligné la magistrate. « Vous rendrez une part de son humanité volée à Gisèle Pelicot ». Un verdict qui pourrait faire date dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

« Par votre verdict, vous signifierez aux femmes de ce pays qu’il n’y a pas de fatalité à subir et aux hommes de ce pays pas de fatalité à agir. »

Laure Chabaud, représentante du ministère public

Des Peines Exemplaires Requises

Pour sanctionner les actes des 51 accusés, le parquet a requis des peines allant de 4 ans de prison ferme à 20 ans de réclusion criminelle. Des sanctions lourdes visant à provoquer « une prise de conscience réelle et profonde » chez les coupables sur la gravité de leurs actes et la notion de consentement.

Ouvrir la Voie à une Prise de Conscience Collective

Pour le parquet, ce procès doit marquer un tournant. « Il y aura un avant et un après », espère l’avocate générale, reprenant les mots du Premier ministre. Car l’enjeu dépasse les murs du tribunal. Il s’agit d’impulser « une prise de conscience collective, sociétale » sur les violences sexuelles, encore trop souvent minimisées ou passées sous silence.

« Ce procès est une pierre à l’édifice que d’autres après nous continueront à construire. Ce procès est un pas sur le long et sinueux chemin de la reconstruction. »

Laure Chabaud, représentante du ministère public

Un chemin escarpé, mais essentiel. Car comme l’a rappelé avec force le parquet, le viol ne peut jamais être banalisé ou excusé. C’est le message cardinal que devra porter le verdict de la cour, très attendu. Rendez-vous est pris au plus tard le 20 décembre pour une décision qui pourrait faire jurisprudence dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Crédits photos : iStock

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