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Procès Des Séparatistes Arméniens Du Karabakh En Azerbaïdjan

Les procès de 16 séparatistes arméniens du Karabakh, dont d'anciens présidents, ont débuté à Bakou. Accusés notamment de crimes de guerre, ils risquent de lourdes peines. L'Arménie dénonce des arrestations illégales et réclame leur libération, mais l'Azerbaïdjan entend faire valoir sa souveraineté retrouvée sur la région après 30 ans de conflit.

Ce vendredi marque le début d’un procès historique en Azerbaïdjan, où 16 séparatistes arméniens sont jugés pour de multiples accusations, dont des crimes de guerre. Ces hommes dirigeaient jusqu’à récemment l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh, un territoire azerbaïdjanais sous contrôle arménien pendant près de 30 ans, avant sa reconquête par l’armée azerbaïdjanaise en septembre 2023.

La reprise de contrôle de la région par Bakou a mis fin à trois décennies d’un conflit meurtrier et provoqué l’exode de plus de 100 000 Arméniens qui y résidaient. Dans la foulée, les autorités azerbaïdjanaises ont procédé à l’arrestation de plusieurs responsables séparatistes arméniens, dont 15 comparaissent depuis ce vendredi devant un tribunal de la capitale Bakou.

D’anciens présidents séparatistes parmi les accusés

Parmi les personnalités de premier plan se trouvant sur le banc des accusés, on compte les anciens « présidents » autoproclamés de la république séparatiste du Haut-Karabakh : Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian et Araïk Haroutiounian. Les chefs d’accusation retenus contre eux sont particulièrement graves, incluant des crimes de guerre, des actes de torture et le déplacement forcé de populations.

Un autre procès distinct mais lié s’est ouvert le même jour, celui de Rouben Vardanian. Cet homme d’affaires prospère ayant fait fortune en Russie avait pris les rênes de la région séparatiste entre novembre 2022 et février 2023. Les autorités azerbaïdjanaises l’accusent notamment de tortures, de mercenariat et de terrorisme, des crimes passibles de la réclusion à perpétuité.

L’accusé Vardanian clame son innocence

De son côté, Rouben Vardanian rejette en bloc les accusations portées contre lui. Dans une déclaration relayée par sa famille à la veille du procès, il a affirmé : « Je réitère et déclare une fois de plus mon innocence totale et celle de mes compatriotes arméniens également détenus comme prisonniers politiques ». Une ligne de défense qui s’annonce comme un des axes majeurs de son procès.

Des audiences à huis clos

Pour l’heure, les deux procès se déroulent dans une certaine opacité. Les premières audiences de vendredi ont eu lieu à huis clos, seuls les médias d’État azerbaïdjanais étant autorisés à y assister. Les avocats de la défense avaient demandé une fusion des deux procès, mais cette requête a été rejetée par la cour, selon les informations relayées par les médias officiels.

L’Arménie dénonce des arrestations « illégales »

Du côté arménien, ces procès suscitent une vive réprobation. Erevan a condamné à plusieurs reprises l’arrestation des dirigeants séparatistes du Karabakh, qualifiée d' »illégale », et exige leur libération. Le ministère arménien des Affaires étrangères s’est engagé l’an dernier à tout mettre en œuvre pour « protéger les droits » de ces « représentants » de l’ancien régime séparatiste.

Un dossier complexe aux ramifications internationales

Au-delà d’un contentieux purement judiciaire, ces procès cristallisent les tensions encore vives autour du statut du Haut-Karabakh. Pour l’Azerbaïdjan, il s’agit de réaffirmer sa souveraineté sur un territoire arraché par la force il y a trois décennies. Côté arménien, on y voit une forme de justice des vainqueurs et une volonté de Bakou d’humilier les vaincus.

La question est d’autant plus sensible qu’elle s’inscrit dans le contexte d’un conflit ayant impliqué, outre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, des puissances régionales comme la Turquie et la Russie. Les verdicts qui seront rendus auront donc une portée qui dépasse largement le cadre de simples procédures pénales.

Les observateurs internationaux suivront avec attention le déroulement de ces procès hors normes. Leur équité et leur conformité aux standards du droit seront scrutées, tout comme la réaction des opinions publiques arménienne et azerbaïdjanaise. Une chose est sûre : quelle que soit l’issue des audiences, elle ne manquera pas de raviver les passions autour d’un conflit qui, trois décennies après son déclenchement, est loin d’avoir livré tous ses secrets et ses blessures.

De son côté, Rouben Vardanian rejette en bloc les accusations portées contre lui. Dans une déclaration relayée par sa famille à la veille du procès, il a affirmé : « Je réitère et déclare une fois de plus mon innocence totale et celle de mes compatriotes arméniens également détenus comme prisonniers politiques ». Une ligne de défense qui s’annonce comme un des axes majeurs de son procès.

Des audiences à huis clos

Pour l’heure, les deux procès se déroulent dans une certaine opacité. Les premières audiences de vendredi ont eu lieu à huis clos, seuls les médias d’État azerbaïdjanais étant autorisés à y assister. Les avocats de la défense avaient demandé une fusion des deux procès, mais cette requête a été rejetée par la cour, selon les informations relayées par les médias officiels.

L’Arménie dénonce des arrestations « illégales »

Du côté arménien, ces procès suscitent une vive réprobation. Erevan a condamné à plusieurs reprises l’arrestation des dirigeants séparatistes du Karabakh, qualifiée d' »illégale », et exige leur libération. Le ministère arménien des Affaires étrangères s’est engagé l’an dernier à tout mettre en œuvre pour « protéger les droits » de ces « représentants » de l’ancien régime séparatiste.

Un dossier complexe aux ramifications internationales

Au-delà d’un contentieux purement judiciaire, ces procès cristallisent les tensions encore vives autour du statut du Haut-Karabakh. Pour l’Azerbaïdjan, il s’agit de réaffirmer sa souveraineté sur un territoire arraché par la force il y a trois décennies. Côté arménien, on y voit une forme de justice des vainqueurs et une volonté de Bakou d’humilier les vaincus.

La question est d’autant plus sensible qu’elle s’inscrit dans le contexte d’un conflit ayant impliqué, outre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, des puissances régionales comme la Turquie et la Russie. Les verdicts qui seront rendus auront donc une portée qui dépasse largement le cadre de simples procédures pénales.

Les observateurs internationaux suivront avec attention le déroulement de ces procès hors normes. Leur équité et leur conformité aux standards du droit seront scrutées, tout comme la réaction des opinions publiques arménienne et azerbaïdjanaise. Une chose est sûre : quelle que soit l’issue des audiences, elle ne manquera pas de raviver les passions autour d’un conflit qui, trois décennies après son déclenchement, est loin d’avoir livré tous ses secrets et ses blessures.

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