Le procès des anciens joueurs du FC Grenoble Rugby, accusés de viol en réunion, a pris un tournant dramatique lors de sa troisième journée. Les experts judiciaires ont en effet révélé la présence de sang de la plaignante sur plusieurs pièces à conviction clés, dont une paire de béquilles et des éléments de literie. Des découvertes qui semblent corroborer les accusations portées contre Chris Farrell, Loïck Jammes et Denis Coulson.
Du sang sur les béquilles d’un accusé
Les analyses biologiques menées par les enquêteurs se sont notamment concentrées sur les béquilles de Chris Farrell, occupant de la chambre 908 où se seraient déroulés les faits. Sur l’une d’entre elles, une trace de sang appartenant à la victime présumée a été identifiée sur le pourtour du caoutchouc. L’autre béquille portait quant à elle des traces d’ADN de la jeune femme sur une longueur de 15 cm.
Pour rappel, le rugbyman irlandais s’était gravement blessé lors d’un match quelques heures plus tôt et avait récupéré ces béquilles à l’hôtel. Selon certains témoignages, son coéquipier Loïck Jammes les aurait utilisées pour pénétrer la victime, même si ses déclarations lors des interrogatoires successifs manquent de clarté et de cohérence sur ce point précis.
Des tissus de literie tâchés de sang
Les expertises ont également mis en lumière la présence de multiples tâches de sang, là encore identifié comme étant celui de la plaignante, sur l’oreiller (7 traces) et le drap (9 traces) de la chambre d’hôtel. Une analyse qui n’avait étonnamment pas été réalisée dans les premières phases de l’enquête et qui soulève de nombreuses questions.
D’où provient ce sang ? La jeune femme ne présentait en effet aucune plaie apparente sur le corps. S’agit-il de micro-lésions internes consécutives aux violences sexuelles qu’elle affirme avoir subies ? Les analyses complémentaires devraient permettre d’y voir plus clair, mais ces premiers éléments renforcent indéniablement un dossier d’accusation déjà très lourd.
Une plaignante avec plus de 2 grammes d’alcool dans le sang
L’expert toxicologue a pour sa part estimé le taux d’alcoolémie de la victime présumée entre 2,2 et 3 grammes par litre de sang au moment des faits. Un état d’ébriété avancé qui explique son attitude titubante à la sortie du taxi, filmée par une caméra de surveillance, ainsi que la perte de mémoire quasi-totale dont elle dit souffrir concernant le déroulement des événements dans la chambre.
Le procès doit se poursuivre jusqu’au 9 décembre, avec notamment les interrogatoires des accusés qui s’annoncent décisifs pour faire la lumière sur cette sombre affaire.
Face à ces éléments matériels inquiétants, la défense des anciens rugbymen va devoir redoubler d’efforts pour tenter de les innocenter. Mais le procès ne fait que commencer et de nombreuses zones d’ombre persistent encore dans ce dossier ultra-sensible, qui ébranle le monde de l’ovalie. Les prochains jours d’audience, avec les interrogatoires des accusés, s’annoncent décisifs.