Un procès historique qui pourrait bien sonner le glas des libertés à Hong Kong. Ce mardi, la justice hongkongaise s’apprête à prononcer les peines dans le plus grand procès de militants prodémocratie depuis l’instauration en 2020 de la très controversée loi sur la sécurité nationale. Sur le banc des accusés, pas moins de 45 figures de l’opposition, dont d’anciens élus, avocats, syndicalistes et journalistes. Leur crime ? Avoir organisé ou participé à des primaires non officielles en vue des élections législatives. Un acte considéré comme une tentative de “subversion” par les autorités.
La prison à vie pour certains accusés ?
Parmi les principaux accusés, certains risquent jusqu’à 10 ans de prison, voire la réclusion criminelle à perpétuité. C’est notamment le cas de Benny Tai, ancien professeur de droit et figure centrale du mouvement, qualifié de “cerveau” du projet par l’accusation. D’autres militants connus comme les ex-députés du Parti civique, Alvin Yeung et Jeremy Tam, ou encore Gwyneth Ho, ex-journaliste, et Owen Chow sont également pointés du doigt pour leur “radicalité”. Les avocats de la défense ont plaidé en vain la liberté d’expression et le droit de participer à la vie politique.
Un procès sous haute surveillance
Depuis samedi soir, une longue file d’attente s’est formée devant le tribunal dans l’espoir d’assister au prononcé des peines. Un important dispositif policier a été déployé aux abords. Selon une source proche du dossier, des diplomates étrangers et des observateurs des droits humains seront présents dans la salle d’audience.
Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne, ont vivement critiqué le procès, y voyant une nouvelle preuve de l’érosion des libertés dans l’ex-colonie britannique. De nombreuses ONG internationales comme Amnesty International ou Human Rights Watch ont également condamné ce qu’elles considèrent comme une “parodie de justice”.
Pékin et les autorités hongkongaises défendent la loi
Face à ces critiques, Pékin et le gouvernement local n’ont eu de cesse de défendre la loi sur la sécurité nationale. Promulguée en réponse aux grandes manifestations prodémocratie de 2019, souvent émaillées de violences, cette législation a permis, selon eux, de restaurer la stabilité dans la ville. Ils ont également mis en garde les pays étrangers contre toute “ingérence” dans les affaires de Hong Kong.
Mais pour l’opposition et de nombreux observateurs internationaux, ce texte aux contours très flous a surtout permis de museler toute forme de dissidence. Depuis son entrée en vigueur, plus de 230 personnes ont été arrêtées, dont la quasi-totalité des figures prodémocratie. La plupart des médias et associations critiques du pouvoir ont été contraints à la fermeture. Un véritable tournant autoritaire pour Hong Kong.
L’avenir du mouvement prodémocratie en question
Au-delà du sort des accusés, c’est l’avenir même du mouvement prodémocratie hongkongais qui semble en jeu. Privé de ses principaux leaders et de relais dans la société civile, affaibli par la peur et l’autocensure, celui-ci apparaît aujourd’hui au plus bas. Mais pas totalement éteint, comme en témoignent encore certaines voix dissidentes sur les réseaux sociaux et à l’étranger.
“Le mouvement est entré dans une phase de résistance souterraine et à long terme. La flamme de la liberté est affaiblie, mais elle ne s’éteindra pas.”
– Un militant prodémocratie hongkongais en exil
Beaucoup s’interrogent cependant sur la forme que pourra prendre cette résistance à l’avenir, alors que l’étau sécuritaire ne cesse de se resserrer. Les peines qui seront prononcées ce mardi donneront sans doute le ton du degré de tolérance des autorités. Une chose est sûre : même muselée, l’aspiration démocratique d’une partie de la population hongkongaise est loin d’avoir dit son dernier mot.
Mais pour l’opposition et de nombreux observateurs internationaux, ce texte aux contours très flous a surtout permis de museler toute forme de dissidence. Depuis son entrée en vigueur, plus de 230 personnes ont été arrêtées, dont la quasi-totalité des figures prodémocratie. La plupart des médias et associations critiques du pouvoir ont été contraints à la fermeture. Un véritable tournant autoritaire pour Hong Kong.
L’avenir du mouvement prodémocratie en question
Au-delà du sort des accusés, c’est l’avenir même du mouvement prodémocratie hongkongais qui semble en jeu. Privé de ses principaux leaders et de relais dans la société civile, affaibli par la peur et l’autocensure, celui-ci apparaît aujourd’hui au plus bas. Mais pas totalement éteint, comme en témoignent encore certaines voix dissidentes sur les réseaux sociaux et à l’étranger.
“Le mouvement est entré dans une phase de résistance souterraine et à long terme. La flamme de la liberté est affaiblie, mais elle ne s’éteindra pas.”
– Un militant prodémocratie hongkongais en exil
Beaucoup s’interrogent cependant sur la forme que pourra prendre cette résistance à l’avenir, alors que l’étau sécuritaire ne cesse de se resserrer. Les peines qui seront prononcées ce mardi donneront sans doute le ton du degré de tolérance des autorités. Une chose est sûre : même muselée, l’aspiration démocratique d’une partie de la population hongkongaise est loin d’avoir dit son dernier mot.