Hong Kong vient de vivre un nouveau chapitre sombre de son histoire post-rétrocession avec la condamnation de 45 militants pro-démocratie à de lourdes peines de prison. Parmi eux, Joshua Wong, figure emblématique du “Mouvement des Parapluies” de 2014, a écopé de près de 5 ans de détention. Un verdict qui sonne comme un coup de massue porté aux derniers espoirs démocratiques dans l’ex-colonie britannique.
Un procès sous haute tension
Plus de 200 personnes se sont massées devant le tribunal pour assister au prononcé du jugement des “47 de Hong Kong”, comme on les surnomme désormais. Certains ont même passé la nuit sur place. L’émotion et le pessimisme dominaient dans la foule. “Il est difficile d’espérer un avenir démocratique pour Hong Kong”, a confié une expatriée allemande venue soutenir les accusés.
Au total, ce sont 45 figures de l’opposition hongkongaise qui ont été reconnues coupables de “subversion” en vertu de la controversée loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020. Leur crime ? Avoir organisé ou participé à des primaires non officielles visant à sélectionner des candidats pour les élections législatives, finalement reportées.
Des peines particulièrement sévères
Parmi les condamnés, on retrouve des personnalités de premier plan comme les avocats Benny Tai et Margaret Ng, l’ancien député Lester Shum ou encore la militante Tiffany Yuen. Des peines allant jusqu’à 10 ans de prison ont été prononcées, Benny Tai écopant de la plus lourde.
J’aime Hong Kong, bye bye
Joshua Wong, avant d’être emmené purger sa peine de 56 mois de prison
Pour de nombreux observateurs, ces condamnations envoient “un signal politique clair” comme l’analyse Dickson Chau, de la Ligue des sociaux-démocrates : si vos idées diffèrent, non seulement vous serez exclu mais vous devrez aussi en payer le prix fort.
La démocratie hongkongaise en sursis
Dans un contexte de reprise en main musclée par le pouvoir central chinois, l’avenir des libertés à Hong Kong apparaît bien sombre. La loi sur la sécurité nationale et la répression qui l’accompagne ont fait taire la contestation et poussé nombre de militants à l’exil.
Comme le souligne un étudiant en droit, “la passion des gens pour la participation politique s’est dissipée” face au tour de vis sécuritaire. Ce procès fleuve marque probablement la fin d’une époque. Celle où Hong Kong pouvait encore espérer écrire une page différente de son destin.
La communauté internationale, États-Unis et Australie en tête, a vivement réagi, y voyant une nouvelle preuve de l’érosion des libertés dans l’ex-colonie britannique. Mais dans une Chine de plus en plus autoritaire sous Xi Jinping, ces protestations risquent de rester vaines. Hong Kong vit désormais à l’heure de Pékin.
