Imaginez une nuit sombre sur un plateau de tournage, loin des projecteurs et des caméras. Une jeune assistante accompagne une star du cinéma vers sa loge, pensant à une journée de travail comme une autre. Mais ce soir-là, quelque chose bascule. Un geste, une main posée là où elle n’aurait jamais dû l’être, et une histoire qui, des mois plus tard, se retrouve devant un tribunal parisien. Depuis trois jours, une affaire judiciaire secoue le monde du cinéma français, opposant la parole d’un acteur légendaire à celle d’une femme qui refuse de se taire.
Un Procès qui Divise l’Opinion
Au cœur de cette tempête médiatique, un homme de 76 ans, figure emblématique du cinéma, se tient à la barre. Accusé d’agressions sexuelles sur le tournage d’un film en 2021, il clame son innocence avec véhémence. Face à lui, une plaignante, ancienne assistante de production, livre un récit troublant, détaillant des gestes qu’elle n’a pas oubliés. Entre leurs versions, un gouffre infranchissable semble s’être creusé.
Que s’est-il passé ce soir-là ?
D’après le témoignage de la plaignante, tout commence le 1er septembre 2021. Chargée d’escorter l’acteur depuis sa loge jusqu’au plateau, elle se retrouve seule avec lui dans une rue déserte. « Il a posé sa main sur moi, calmement, comme si c’était normal », raconte-t-elle, debout face aux juges. Ce geste, qu’elle décrit avec précision, marque le début d’une série d’incidents. Par deux fois encore, elle affirme avoir été touchée, sur les fesses puis sur la poitrine, malgré ses refus clairs.
« J’ai dit non, mais il a continué. J’étais sidérée. »
– La plaignante, lors de son témoignage
De son côté, l’accusé rejette ces allégations en bloc. « Je ne l’ai pas touchée ! Peut-être un frôlement dans un couloir, mais rien de plus », insiste-t-il. Pour lui, ces accusations relèvent d’un malentendu, amplifié par une époque où « un rien choque ». Mais le tribunal ne semble pas prêt à trancher si facilement.
Une Défense qui Fait Débat
L’acteur, connu pour son franc-parler, ne mâche pas ses mots. « Je suis grossier, vulgaire, je l’admets. Mais je ne touche pas ! », lance-t-il, provoquant des murmures dans la salle. Il assure n’être jamais seul sur un tournage, entouré en permanence de son équipe : maquilleuse, habilleuse, garde du corps. Une version qui contraste avec celle de la plaignante, qui insiste : « Ce soir-là, il n’y avait personne d’autre. »
- Version de l’accusé : Un simple frôlement involontaire, pas d’intention malveillante.
- Version de la plaignante : Des gestes délibérés, répétés, malgré ses protestations.
- Point commun : Une nuit sur un tournage, mais deux réalités inconciliables.
Le président du tribunal intervient, rappelant que les accusations ne portent pas seulement sur des paroles, mais sur des actes. Une remarque qui semble déstabiliser l’accusé, dont la défense repose sur son image d’homme respectueux, malgré son langage parfois cru.
Un Tournage sous Tension
Le film en question, une production française tournée en 2021, devient malgré lui le décor de cette affaire. La plaignante, alors troisième assistante, explique avoir hésité à parler. « J’avais peur pour mon travail », confie-t-elle. Ce n’est qu’après avoir alerté sa supérieure que l’incident remonte à la production. L’acteur, sommé de s’excuser, aurait réagi avec colère, avant de changer d’attitude envers elle.
« Il m’a traitée de folle, de balance. Travailler avec lui est devenu un cauchemar », ajoute-t-elle. Une situation qui, selon elle, illustre un climat de peur sur certains plateaux, où dénoncer peut coûter cher.
Les Excuses : Sincères ou Forcées ?
Confronté à la demande d’excuses, l’accusé aurait fini par céder, mais sans conviction. « Il l’a fait en râlant », se souvient la plaignante. Pour lui, ces excuses ne valident aucune faute. « Je ne voulais pas de jeunes femmes près de ma loge, parce que je suis brut de décoffrage », argue-t-il, tentant d’expliquer son comportement sur le tournage.
« Arrêtons avec les personnes choquées. Je préfère un homme à mes côtés. »
– L’accusé, à la barre
Cette déclaration, loin de calmer les esprits, relance le débat. Est-ce une maladresse ou une tentative de justifier l’injustifiable ? Les juges, eux, restent attentifs aux faits.
Des Témoins Attendus
L’après-midi du troisième jour, une dizaine de témoins doivent défiler à la barre. Parmi eux, une actrice française renommée, connue pour son soutien à l’accusé. Leur parole pourrait-elle faire pencher la balance ? Pour l’instant, rien n’est joué. Chaque témoignage apporte une pièce au puzzle, mais la vérité reste floue.
Élément | Version de l’accusé | Version de la plaignante |
Contexte | Entouré de son équipe | Seuls dans la rue |
Geste | Frôlement accidentel | Main posée volontairement |
Suite | Excuses sous pression | Harcèlement après dénonciation |
Un Débat plus Large
Au-delà de ce procès, c’est tout un système qui est questionné. Comment les plateaux de tournage, lieux de création, peuvent-ils devenir des espaces de tension ? La plaignante, en osant parler, met en lumière une réalité que beaucoup préfèrent ignorer. « Je ne voulais pas être celle qui brise le silence, mais il le fallait », confie-t-elle.
Pour l’accusé, cette affaire est une attaque contre sa personne. « On me juge pour ce que je suis, pas pour ce que j’ai fait », déplore-t-il. Une défense qui trouve écho chez certains, mais qui peine à convaincre face aux détails précis du récit adverse.
Et Maintenant ?
Trois jours après le début du procès, le public reste suspendu aux lèvres des protagonistes. Les témoignages à venir, les plaidoiries des avocats, et surtout la décision des juges dessineront l’épilogue de cette saga judiciaire. Mais une chose est sûre : cette affaire marque un tournant, pour le cinéma comme pour la société.
- Enjeu personnel : La réputation d’une icône contre la parole d’une femme.
- Enjeu collectif : Repenser les rapports de pouvoir dans le cinéma.
- Enjeu judiciaire : Faire la lumière sur une nuit de 2021.
Alors que les débats se poursuivent, une question demeure : qui croire ? Entre les projecteurs du tribunal et les ombres du tournage, la vérité, elle, attend encore son heure.