En ce jeudi 28 novembre 2024, le monde littéraire a les yeux rivés sur le Trinquet de la Cavalerie à Paris. C’est en effet en ce lieu chargé d’histoire que sera dévoilé, en fin de journée, le nom du lauréat de la 13e édition du Prix Jules Rimet, récompensant chaque année un ouvrage mariant avec brio la littérature et le sport.
Créé en 2012 pour rendre hommage à Jules Rimet, le visionnaire ayant œuvré au développement et à la structuration du football mondial, ce prix se veut le témoin du lien intime entre le sport et les lettres. Car l’homme qui fonda la Coupe du Monde, en plus d’être le créateur du mythique Red Star, était aussi un amoureux de poésie qui voyait dans le sport un formidable vecteur d’ouverture culturelle.
Quatre ouvrages en compétition
Pour cette cuvée 2024, ce sont quatre livres, d’horizons et de styles variés, qui sont en lice :
- Alice Milliat, la femme Olympique de Sophie Danger (éditions Les Pérégrines), biographie de celle qui se battit pour la reconnaissance du sport féminin
- L’Icône immolée de Lionel Froissart (éditions En Exergue), roman explorant les parts d’ombre d’une star déchue
- Courir d’Andrea Marcolongo (éditions Gallimard), essai poétique et introspectif sur la course à pied
- Les Enfants du large de Virginia Tangvald (éditions J.C. Lattès), odyssée maritime d’une famille de navigateurs
Présidé par Denis Jeambar, le jury réunit des personnalités aussi diverses que l’ancien sélectionneur Raymond Domenech, la championne olympique de karaté Laurence Fischer ou encore le romancier Abdel Belmokadem, lauréat du prix en 2023. Tous partagent cette même conviction que le sport et la littérature, loin d’être antinomiques, s’éclairent et s’enrichissent mutuellement.
Le Red Star, berceau littéraire
En mai dernier, pour célébrer les 120 ans de la FIFA fondée à Paris en 1904, une réplique du premier trophée de la Coupe du Monde a été symboliquement remise par Gianni Infantino, actuel président de la fédération internationale, à Corinne Rimet-Ploujoux, arrière-petite-fille de Jules Rimet. L’occasion de se souvenir que ce dernier avait développé, au sein de son club du Red Star, une section littéraire, persuadé que le ballon rond pouvait être une formidable porte d’entrée vers la culture.
Jules Rimet considérait le sport comme un moyen de s’ouvrir au monde et à la connaissance. Il serait heureux de voir que son héritage perdure à travers ce prix qui porte son nom.
Corinne Rimet-Ploujoux, arrière-petite-fille de Jules Rimet
Un tremplin pour de jeunes auteurs
Au-delà de la récompense, le Prix Jules Rimet se veut aussi un tremplin pour les jeunes auteurs ayant choisi d’explorer la thématique sportive. Il est ainsi le point de départ d’ateliers d’écriture menés dans des clubs de football, avec pour ambition de donner le goût des mots aux jeunes licenciés.
Soutenu par la Fondation Jean-Luc Lagardère, le Red Star et Nes&Cité, ce prix incarne la conviction que le sport et la culture, loin d’être des univers cloisonnés, peuvent au contraire se féconder l’un l’autre. Une idée à laquelle aurait sans nul doute souscrit Jules Rimet, lui qui aimait à rappeler que « l’athlète complet est celui dont l’intelligence vole aussi haut que les jambes. »
Rendez-vous donc ce soir pour connaître le lauréat 2024 de ce prix devenu au fil des années une référence, célébrant ces ouvrages qui, par-delà la performance, cherchent à explorer la part d’humanité du sport. Une belle façon de perpétuer l’héritage de Jules Rimet, ce pionnier ayant compris très tôt que le football, comme la littérature, avait le pouvoir de rassembler et d’émouvoir au-delà des frontières.