Le devenir du célèbre magazine 60 Millions de consommateurs est au cœur d’une vive polémique. Le gouvernement souhaite en effet privatiser ce titre de référence pour les consommateurs français, suscitant l’inquiétude et l’opposition de nombreuses associations. Retour sur les enjeux de ce dossier brûlant.
Un magazine au service des consommateurs depuis 1970
Créé en 1970, 60 Millions de consommateurs est édité par l’Institut national de la consommation (INC), un établissement public. Sa mission : informer et défendre les consommateurs en toute indépendance. Chaque mois, le magazine décrypte l’actualité de la consommation, réalise des enquêtes et des tests comparatifs pour aider ses lecteurs à faire les bons choix.
Au fil des années, 60 Millions de consommateurs est devenu une véritable institution, reconnue pour son sérieux et son impartialité. Avec un tirage de près de 200 000 exemplaires, il s’impose comme le magazine de consommation le plus lu en France.
Une indépendance menacée par la privatisation ?
Mais voilà qu’en novembre 2022, le gouvernement annonce son intention de céder le magazine au privé. L’objectif affiché : trouver un repreneur pour redresser les comptes déficitaires du titre et assurer sa pérennité. Une décision qui fait immédiatement réagir le monde consumériste.
Pour une dizaine d’associations de défense des consommateurs, cette privatisation représente une menace pour l’indépendance éditoriale du magazine. Dans un communiqué commun, elles dénoncent :
Le gouvernement décide de privatiser la revue « 60 Millions de Consommateurs », bel exemple du service public nécessitant une totale indépendance vis-à-vis des entreprises et des marques.
– Communiqué inter-associatif
De son côté, l’UFC-Que Choisir, poids lourd du consumérisme français, se dit prête à étudier une reprise du titre. Mais pas question de faire cavalier seul. L’association pose ses conditions, exigeant des garanties solides sur le maintien de la ligne éditoriale.
L’avenir du magazine en question
Pour les 54 salariés de l’Institut national de la consommation, l’annonce de la privatisation est un coup de tonnerre. Très attachés à leur indépendance, ils s’inquiètent des répercussions d’un tel changement de statut. Beaucoup craignent une dérive commerciale et une perte de crédibilité pour le magazine.
Du côté du gouvernement, on temporise. Le cabinet de la ministre de la Consommation assure que rien n’est acté et que toutes les options sont sur la table. Mais il confirme sa volonté d’explorer la piste d’une cession au privé, seul moyen selon lui de donner un avenir au titre.
Une privatisation qui ne fait donc pas l’unanimité, loin de là. Associations, syndicats et lecteurs fidèles multiplient les actions pour tenter de faire barrage au projet. Pétitions, tribunes, interpellations des pouvoirs publics… Tous veulent préserver ce fleuron du consumérisme à la française.
Quel repreneur pour 60 Millions de consommateurs ?
Si le principe de la privatisation était entériné, reste une question cruciale : à qui confier les rênes du magazine ? Le secteur de la presse écrite traverse une crise profonde et les candidats ne se bousculent pas au portillon.
Quelques noms circulent néanmoins dans les milieux autorisés. Outre l’UFC-Que Choisir, des éditeurs comme Reworld Media (Science & Vie, Auto Plus…) ou le groupe Erebus (Réponse à Tout !) pourraient être tentés. Mais avec quelles garanties pour l’indépendance de la rédaction ?
Une autre option pourrait être la création d’une structure ad hoc, réunissant par exemple différentes associations de consommateurs. L’idée séduit sur le papier mais sa faisabilité économique et juridique reste à démontrer.
L’importance d’une information fiable et impartiale
Au-delà du cas 60 Millions de consommateurs, ce dossier soulève la question plus large de l’information aux consommateurs. Dans un monde où les sollicitations commerciales sont omniprésentes, disposer de médias neutres et objectifs apparaît plus que jamais nécessaire.
Enquêtes, tests comparatifs, décryptages… Le travail réalisé par les rédactions spécialisées est essentiel pour aider les citoyens à y voir clair. Un travail d’utilité publique qui a un coût et ne peut reposer uniquement sur les ventes au numéro ou les abonnements.
C’est tout l’enjeu du financement de ce type de presse, tiraillé entre exigence d’indépendance et réalité économique. Une équation complexe, qui nécessite bien souvent un soutien des pouvoirs publics sous une forme ou une autre.
Un débat qui ne fait que commencer
Le feuilleton de la privatisation de 60 Millions de consommateurs ne fait sans doute que commencer. Annoncé dans un contexte social et politique tendu, le projet suscite une large opposition qu’il sera difficile d’ignorer.
Avant d’aller plus loin, le gouvernement va devoir convaincre. Démontrer la pertinence de son choix, rassurer sur le maintien de l’indépendance éditoriale, trouver un repreneur crédible… Autant de défis à relever pour défendre ce dossier sensible.
Une chose est sûre : avec plus de 50 ans d’expertise au compteur, le magazine a encore beaucoup à apporter aux consommateurs. Il serait dommage de fragiliser ce précieux outil au service de l’intérêt général. L’avenir de 60 Millions de consommateurs mérite un vrai débat démocratique. Place aux arguments !
Du côté du gouvernement, on temporise. Le cabinet de la ministre de la Consommation assure que rien n’est acté et que toutes les options sont sur la table. Mais il confirme sa volonté d’explorer la piste d’une cession au privé, seul moyen selon lui de donner un avenir au titre.
Une privatisation qui ne fait donc pas l’unanimité, loin de là. Associations, syndicats et lecteurs fidèles multiplient les actions pour tenter de faire barrage au projet. Pétitions, tribunes, interpellations des pouvoirs publics… Tous veulent préserver ce fleuron du consumérisme à la française.
Quel repreneur pour 60 Millions de consommateurs ?
Si le principe de la privatisation était entériné, reste une question cruciale : à qui confier les rênes du magazine ? Le secteur de la presse écrite traverse une crise profonde et les candidats ne se bousculent pas au portillon.
Quelques noms circulent néanmoins dans les milieux autorisés. Outre l’UFC-Que Choisir, des éditeurs comme Reworld Media (Science & Vie, Auto Plus…) ou le groupe Erebus (Réponse à Tout !) pourraient être tentés. Mais avec quelles garanties pour l’indépendance de la rédaction ?
Une autre option pourrait être la création d’une structure ad hoc, réunissant par exemple différentes associations de consommateurs. L’idée séduit sur le papier mais sa faisabilité économique et juridique reste à démontrer.
L’importance d’une information fiable et impartiale
Au-delà du cas 60 Millions de consommateurs, ce dossier soulève la question plus large de l’information aux consommateurs. Dans un monde où les sollicitations commerciales sont omniprésentes, disposer de médias neutres et objectifs apparaît plus que jamais nécessaire.
Enquêtes, tests comparatifs, décryptages… Le travail réalisé par les rédactions spécialisées est essentiel pour aider les citoyens à y voir clair. Un travail d’utilité publique qui a un coût et ne peut reposer uniquement sur les ventes au numéro ou les abonnements.
C’est tout l’enjeu du financement de ce type de presse, tiraillé entre exigence d’indépendance et réalité économique. Une équation complexe, qui nécessite bien souvent un soutien des pouvoirs publics sous une forme ou une autre.
Un débat qui ne fait que commencer
Le feuilleton de la privatisation de 60 Millions de consommateurs ne fait sans doute que commencer. Annoncé dans un contexte social et politique tendu, le projet suscite une large opposition qu’il sera difficile d’ignorer.
Avant d’aller plus loin, le gouvernement va devoir convaincre. Démontrer la pertinence de son choix, rassurer sur le maintien de l’indépendance éditoriale, trouver un repreneur crédible… Autant de défis à relever pour défendre ce dossier sensible.
Une chose est sûre : avec plus de 50 ans d’expertise au compteur, le magazine a encore beaucoup à apporter aux consommateurs. Il serait dommage de fragiliser ce précieux outil au service de l’intérêt général. L’avenir de 60 Millions de consommateurs mérite un vrai débat démocratique. Place aux arguments !