Un éleveur et deux complices viennent d’être lourdement condamnés pour l’empoisonnement d’un loup, espèce protégée, avec un morceau de viande bourré d’un insecticide toxique et interdit en France. Une affaire qui relance le débat brûlant autour du statut de ce prédateur.
Un acte de braconnage cruel et illégal
D’après une source proche du dossier, les faits se sont déroulés dans la Drôme, région agricole du sud-est. Le principal accusé, un jeune éleveur, a tué le loup avec un gigot empoisonné au carbofuran, un pesticide dont l’utilisation est bannie dans l’Hexagone depuis 2008 en raison de sa haute toxicité.
Deux autres individus l’ont ensuite aidé à transporter le cadavre de l’animal. Un quatrième homme a été reconnu coupable de détention de ce produit phytosanitaire prohibé.
Il s’agit d’une condamnation à la hauteur des faits, une décision rare.
Norma Jullien Cravotta, juriste de France Nature Environnement
Des sanctions exemplaires
Au final, le tribunal correctionnel de Valence a infligé à l’éleveur un an de prison avec sursis, assorti d’une interdiction de chasse et de port d’arme pendant 5 ans. Les deux transporteurs du loup ont écopé de 4 mois avec sursis. Un dernier prévenu devra payer une amende.
Des peines jugées exemplaires par l’association France Nature Environnement (FNE), partie civile au procès. Le parquet avait même requis 8 mois fermes contre l’empoisonneur, qui s’était infiltré dans un réseau officiel de surveillance du loup et du lynx.
La protection du loup en question
Cette affaire remet sur le devant de la scène la question épineuse du statut de protection du loup. La France abrite environ 1000 spécimens et autorise l’abattage de 19% de la population chaque année, au grand dam des défenseurs de l’environnement.
Et le sujet divise jusqu’au niveau européen. Fin septembre, les États membres de l’UE ont donné leur feu vert pour abaisser le niveau de protection de l’espèce, une décision contestée qui doit encore être validée par la Convention de Berne.
Un équilibre difficile à trouver
D’un côté, les éleveurs dénoncent les attaques récurrentes de leurs troupeaux et réclament le droit de se défendre. De l’autre, les ONG environnementales pointent la nécessité de préserver la biodiversité et ce maillon essentiel des écosystèmes.
Entre pastoralisme et écologie, la cohabitation s’avère complexe et sources de tensions.
Un expert en gestion de la faune sauvage
Si cette condamnation envoie un message fort contre le braconnage, elle ne résoudra pas l’équation délicate de la place du loup dans nos campagnes. Un dossier au long cours qui continue de cristalliser les passions.
Et le sujet divise jusqu’au niveau européen. Fin septembre, les États membres de l’UE ont donné leur feu vert pour abaisser le niveau de protection de l’espèce, une décision contestée qui doit encore être validée par la Convention de Berne.
Un équilibre difficile à trouver
D’un côté, les éleveurs dénoncent les attaques récurrentes de leurs troupeaux et réclament le droit de se défendre. De l’autre, les ONG environnementales pointent la nécessité de préserver la biodiversité et ce maillon essentiel des écosystèmes.
Entre pastoralisme et écologie, la cohabitation s’avère complexe et sources de tensions.
Un expert en gestion de la faune sauvage
Si cette condamnation envoie un message fort contre le braconnage, elle ne résoudra pas l’équation délicate de la place du loup dans nos campagnes. Un dossier au long cours qui continue de cristalliser les passions.