Imaginez-vous dans un train, traversant des paysages arides et montagneux, lorsque soudain une explosion déchire le silence. C’est ce qu’ont vécu les passagers du Jaffar Express, un convoi de plus de 450 âmes pris pour cible dans une attaque aussi brutale qu’inattendue. Ce mardi, dans la région reculée du Baloutchistan au Pakistan, un groupe séparatiste a transformé un voyage ordinaire en un cauchemar qui, aujourd’hui encore, tient le monde en haleine.
Une Attaque Méticuleusement Planifiée
Le drame a débuté en plein jour, vers 13 heures, heure locale. Le Jaffar Express, reliant Quetta à Peshawar, roulait à travers un tunnel près de Sibi lorsqu’une bombe a explosé. Les rails ont été éventrés, stoppant net le convoi et semant la panique parmi les passagers. Derrière cet acte, un nom revient : l’Armée de libération du Baloutchistan, un groupe séparatiste bien connu dans cette province troublée.
D’après une source proche des autorités, l’objectif était clair : frapper fort pour attirer l’attention sur leurs revendications. Cette région, riche en ressources mais oubliée par le développement, est depuis longtemps un foyer de tensions. L’attaque n’est pas un simple coup d’éclat, mais une escalation dans un conflit qui oppose les séparatistes aux forces pakistanaises.
Le Chaos dans l’Obscurité
À mesure que le soleil disparaissait, la situation devenait encore plus confuse. Les échanges de tirs entre les assaillants et les forces de l’ordre ont résonné dans la nuit, rendant chaque minute plus oppressante pour les otages encore à bord. Un responsable local a confié que l’obscurité compliquait les opérations, obligeant les secours à avancer avec une prudence extrême.
Nous prenons toutes les mesures possibles pour protéger les civils encore retenus.
– Un officier de police sous couvert d’anonymat
Malgré ces efforts, la présence de **kamikazes** parmi les preneurs d’otages a ajouté une couche de danger. Positionnés avec des ceintures explosives au cœur des captifs, ils ont ralenti la progression des troupes, transformant le sauvetage en une mission à haut risque.
Les Premiers Rescapés Racontent
Certains passagers ont eu la chance d’être relâchés par les assaillants. Après des heures de marche à travers les montagnes, ils ont rejoint une gare voisine, exténués mais vivants. L’un d’eux, anonyme, a décrit une scène de terreur : des cris, des explosions, et des ordres hurlés dans la confusion.
“On nous a dit de sortir avec les enfants, alors on a obéi”, a-t-il raconté, encore sous le choc. De là, un train de fret les a conduits vers une ville proche, avant un transfert sécurisé vers Quetta. Ces témoignages dressent le portrait d’une opération chaotique, où la survie tenait à un fil.
Une Opération de Grande Envergure
Mercredi matin, les forces pakistanaises ont lancé une offensive majeure pour libérer les otages restants. Cette opération, préparée dans l’urgence, vise à reprendre le contrôle du train et à secourir ceux qui auraient été emmenés dans les environs. Mais le terrain accidenté et la menace des explosifs rendent chaque avancée incertaine.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé que plus de 100 otages – 58 hommes, 31 femmes et 15 enfants – avaient déjà été libérés mardi soir. Un bilan encourageant, mais qui laisse planer le doute sur le sort des autres. Combien sont encore entre les mains des séparatistes ?
Un Conflit aux Racines Profondes
Le Baloutchistan n’en est pas à sa première crise. Cette province, coincée entre le Pakistan, l’Iran et l’Afghanistan, est un paradoxe : riche en pétrole et en minerais, elle reste la plus déshéritée du pays. Les séparatistes accusent le gouvernement central et les investisseurs étrangers de piller leurs ressources tout en marginalisant la population locale.
Leur mode opératoire est rodé : attentats, prises d’otages et exécutions ciblées. Mardi, des otages libérés ont rapporté que les assaillants vérifiaient les identités, isolant ceux originaires du Pendjab – une région perçue comme dominante dans l’armée pakistanaise. Deux soldats auraient été abattus sous leurs yeux.
Une Violence qui Monte en Puissance
Cette attaque n’est pas isolée. Ces derniers mois, les séparatistes ont multiplié les coups durs. En août, ils ont tué 39 personnes en ciblant des Pendjabis sur des routes. Plus tôt, en novembre, une bombe dans une gare de Quetta a fait 26 morts. Et l’année dernière s’est révélée particulièrement sanglante, avec plus de 1 600 victimes dans des attentats à travers le pays.
- Février : 7 Pendjabis exécutés après un contrôle d’identité.
- Août : 39 morts dans des attaques similaires.
- Novembre : 26 tués dans un attentat à la gare.
Ces chiffres, issus d’un centre de recherche sur la sécurité, témoignent d’une escalade sans précédent. Le Pakistan fait face à une double menace : les séparatistes au Baloutchistan et les islamistes dans d’autres régions comme le Khyber-Pakhtunkhwa.
Les Défis d’une Crise en Cours
Alors que l’opération se poursuit, les autorités doivent jongler entre rapidité et prudence. Chaque décision pourrait coûter des vies – celles des otages ou des soldats. Et dans cette région instable, l’issue reste incertaine. Les séparatistes, eux, semblent déterminés à faire entendre leur voix, quel qu’en soit le prix.
Pour les rescapés, le traumatisme est palpable. “J’ai vu des gens pleurer, crier”, a confié un passager à son arrivée à Quetta. Des familles attendent encore des nouvelles de leurs proches, tandis que le pays retient son souffle.
Que Peut-on Attendre de la Suite ?
Ce drame soulève des questions brûlantes. Comment le Pakistan peut-il apaiser les tensions dans une province aussi fracturée ? Les revendications des Baloutches trouveront-elles un écho, ou la répression militaire étouffera-t-elle une fois de plus leurs espoirs ? Une chose est sûre : cette attaque marque un tournant.
Alors que les forces armées poursuivent leur assaut, le monde regarde. Le Jaffar Express, symbole d’un voyage brisé, pourrait bien devenir celui d’un conflit qui refuse de s’éteindre. Et vous, que pensez-vous de cette crise qui mêle désespoir, violence et quête de justice ?
À retenir : Une attaque audacieuse, des otages en danger, et une opération militaire sous tension. Le Baloutchistan reste un volcan prêt à exploser.