Tremblement de terre au sein de l’Église catholique à Belfort. Un prêtre de 46 ans vient d’être condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de la ville pour avoir agressé sexuellement une fidèle qui lui avait accordé sa confiance. Une affaire sordide qui soulève une fois de plus la question des abus d’autorité au sein du clergé.
L’agression d’une paroissienne en quête de sens
Les faits remontent au 4 juillet 2023. Ce jour-là, la victime, fragilisée par un burn-out et en recherche de réconfort spirituel, se rend au domicile du prêtre. L’homme d’Église, après une réception arrosée faisant suite à une messe, contraint alors la paroissienne à des attouchements, ignorant ses refus répétés. Un récit glaçant confirmé par des témoins.
Lors de l’enquête, le prêtre, de nationalité togolaise, a fermement nié les accusations dont il faisait l’objet. Pourtant, un servant de l’Église a indiqué aux enquêteurs que le religieux lui avait confié avoir eu des « gestes déplacés » envers la plaignante. Cette dernière a par ailleurs été capable de décrire avec précision le domicile et la chambre du prêtre, où elle affirme ne jamais avoir été conviée.
Un départ suspect pour le Togo
Autre fait troublant : l’absence du prêtre lors de son procès. D’après son avocate, il aurait quitté la France en août 2024 pour assister à des cérémonies funéraires au Togo, suite au décès de sa mère. Un décès pourtant survenu deux ans plus tôt. Une explication qui peine à convaincre et laisse planer le doute sur une éventuelle fuite.
« Ma cliente ne cherche pas vengeance, elle est dans une demande de réparation mais surtout espère que la justice contribue à prévenir de tels comportements, notamment au sein de l’Église. »
– Leandro Giagnolini, avocat de la victime
Un jugement ferme et des questions en suspens
Malgré son absence, le prêtre a finalement été condamné à un an de prison ferme. Son nom a été inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Il a également été frappé d’une interdiction définitive d’exercer en tant que prêtre en France et de séjourner sur le territoire. L’Église a suspendu ses fonctions.
Si la justice a tranché, de nombreuses interrogations demeurent. Comment un homme de foi a-t-il pu franchir la ligne rouge ? L’Église a-t-elle pris suffisamment de mesures pour prévenir ce type d’abus ? Quelles séquelles cette épreuve laissera-t-elle à la victime ?
Autant de questions qui resteront sans doute longtemps en suspens et qui continueront de hanter les esprits. Une chose est sûre : cette affaire jette une lumière crue sur les dérives qui peuvent survenir lorsque le pouvoir spirituel est détourné à des fins inavouables. Un constat amer qui appelle à une vigilance de tous les instants.
