Dans un contexte de tensions grandissantes, la question brûle les lèvres : la guerre à Gaza peut-elle encore durer ? Les récents événements, marqués par la mort tragique de soldats israéliens et les appels internationaux à un cessez-le-feu, placent le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au cœur d’une tempête politique et humaine sans précédent. Alors que les familles des otages et une partie croissante de la population israélienne exigent la fin du conflit, la pression s’intensifie, tant sur le plan national qu’international.
Un Conflit qui S’éternise : le Poids des Pertes Humaines
Depuis le 27 octobre 2023, l’offensive terrestre israélienne à Gaza a coûté la vie à 450 soldats israéliens, selon un décompte officiel. Parmi les pertes récentes, cinq soldats ont péri dans une attaque survenue lundi, alors que Netanyahu était en visite à Washington. Cet événement tragique a ravivé la douleur des familles et intensifié les appels à mettre fin à une guerre qui, pour beaucoup, semble stagner.
La mort de sept autres militaires le 25 juin, dans l’une des attaques les plus meurtrières depuis le début du conflit, a également marqué les esprits. Ces pertes humaines, ajoutées à l’absence de progrès significatifs dans la libération des otages retenus par le Hamas, alimentent un sentiment de frustration au sein de la population israélienne. Les citoyens se demandent si la poursuite des opérations militaires est encore justifiée face à un tel coût.
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Forum des familles d’otages, sur Truth Social
Une Pression Internationale Croissante
Outre les tensions internes, Netanyahu fait face à des pressions internationales, notamment de la part de Donald Trump. Lors de la visite du Premier ministre israélien à Washington, le président américain a insisté pour mettre un terme à ce qu’il qualifie de tragédie à Gaza. Ces discussions ont mis en lumière l’urgence d’un accord de cessez-le-feu, incluant la libération des otages et une trêve durable.
Trump n’est pas le seul à pousser dans cette direction. À Tel-Aviv, des manifestants se sont rassemblés devant une annexe de l’ambassade américaine, exhortant le dirigeant américain à accentuer la pression pour stopper le conflit. Ces appels publics, combinés à la lassitude croissante des Israéliens, placent Netanyahu dans une position délicate, alors qu’il tente de maintenir l’unité de sa coalition gouvernementale.
Une Société Israélienne Divisée
Si la majorité des Israéliens soutient désormais la fin de la guerre, selon Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem, une fracture persiste au sein de la classe politique. La coalition au pouvoir, dominée par le parti Likoud de Netanyahu et ses alliés d’extrême droite, reste attachée à l’objectif d’éliminer les capacités militaires et gouvernementales du Hamas. Cette ligne dure, portée par des figures comme Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, contraste avec les appels à la paix de l’opposition.
Yaïr Lapid, chef de l’opposition, a été particulièrement virulent, déclarant sur les réseaux sociaux : Pour les soldats, pour leurs familles, pour les otages, pour l’État d’Israël : cette guerre doit cesser.
Même au sein de la coalition, des voix dissidentes commencent à émerger. Moshé Gafni, député d’un parti ultra-orthodoxe, a exprimé son incompréhension face à la poursuite du conflit, soulignant le lourd tribut payé par les soldats.
La guerre à Gaza a déjà causé la mort de 57 680 Palestiniens, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés fiables par l’ONU.
Les Otages : un Enjeu Central
La question des otages reste au cœur des préoccupations. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 219 personnes côté israélien, principalement des civils, le sort des otages retenus par le Hamas est une priorité nationale. Les familles, soutenues par une large partie de la population, multiplient les actions pour exiger leur libération. Leur message est clair : la fin de la guerre est la seule voie pour garantir le retour des captifs.
Pourtant, les négociations avec le Hamas piétinent. Malgré l’optimisme affiché par Netanyahu concernant un possible accord, les progrès concrets se font attendre. Cette situation alimente la colère des familles et renforce l’impression que le conflit s’enlise, sans perspective claire de résolution.
Diplomatie ou Poursuite du Conflit ?
Face à l’impasse militaire, des voix influentes appellent à une approche diplomatique. Le président israélien Isaac Herzog a plaidé pour une transition de la victoire militaire vers une diplomatie stratégique. Cette idée, partagée par une partie de l’opinion publique, vise à transformer les gains militaires en une solution politique durable. Mais pour beaucoup, le temps presse.
La coalition gouvernementale, elle, reste divisée. Les partis d’extrême droite, bien que minoritaires, exercent une influence disproportionnée. Selon Gideon Rahat, ces factions, dirigées par des figures comme Smotrich et Ben Gvir, adoptent une posture plus radicale que leurs propres électeurs. Cette dynamique complique les efforts pour un changement de cap.
Aspect | Position de la Coalition | Position de l’Opposition |
---|---|---|
Objectif de la guerre | Éliminer le Hamas | Cessez-le-feu et libération des otages |
Pression internationale | Résistance aux pressions | Soutien à la diplomatie |
Opinion publique | Minorité soutient la guerre | Majorité pour la paix |
Les Défis Politiques de Netanyahu
Netanyahu se trouve dans une position précaire. D’un côté, il doit répondre aux attentes de sa coalition, dominée par des alliés d’extrême droite qui refusent tout compromis avec le Hamas. De l’autre, il fait face à une opinion publique de plus en plus hostile à la poursuite du conflit. Selon Gideon Rahat, de nombreux députés du Likoud n’osent pas s’opposer ouvertement au Premier ministre, par crainte de représailles politiques.
Cette peur de s’exprimer limite le débat au sein de la coalition et renforce le statu quo. Pourtant, les critiques, même au sein des partis alliés, commencent à se faire entendre. La déclaration de Moshé Gafni, qui questionne ouvertement l’utilité de la guerre, illustre cette fracture croissante.
Vers une Issue Possible ?
La situation à Gaza reste complexe, marquée par des pertes humaines des deux côtés et une impasse politique. Les données officielles font état de 57 680 morts palestiniens, majoritairement des civils, dans l’offensive israélienne. Ces chiffres, bien que contestés, soulignent l’ampleur de la crise humanitaire dans la région.
Pour sortir de cette crise, plusieurs pistes sont envisagées :
- Négociations pour un cessez-le-feu : Un accord incluant la libération des otages pourrait ouvrir la voie à une trêve durable.
- Diplomatie internationale : Une pression accrue des acteurs comme les États-Unis pourrait contraindre les parties à négocier.
- Changement politique interne : Une évolution au sein de la coalition israélienne pourrait favoriser une approche plus conciliante.
Malgré ces options, les obstacles restent nombreux. La méfiance entre Israël et le Hamas, combinée aux divisions internes israéliennes, complique toute tentative de résolution rapide. Pourtant, la voix des familles d’otages et des citoyens ordinaires continue de résonner, exigeant une solution qui mette fin à la souffrance et ramène la paix.
Alors que le conflit entre dans son 21e mois, une question demeure : Netanyahu cédera-t-il à la pression croissante, ou maintiendra-t-il sa ligne dure ? L’avenir de Gaza, des otages et de la stabilité régionale en dépend.