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Présidentielle au Gabon : Un Procès pour les Bongo Détenus ?

Un candidat réclame un procès pour les Bongo, détenus depuis 18 mois au Gabon. Corruption, torture : la vérité éclatera-t-elle avant l’élection ? Suspense...

Et si la clé d’une élection historique au Gabon résidait dans une salle d’audience ? À l’approche de la présidentielle du 12 avril 2025, un ancien haut responsable du régime déchu fait trembler le pays en réclamant un procès public pour des membres influents de la famille de l’ex-président, incarcérés depuis plus d’un an et demi. Entre accusations de corruption et soupçons de torture, cette affaire soulève une question brûlante : la justice peut-elle vraiment changer la donne dans un pays marqué par 55 ans de pouvoir d’un même clan ?

Un Cri pour la Justice avant les Urnes

À quelques semaines du lancement de la campagne électorale, prévu pour le 29 mars, un candidat de poids a décidé de frapper fort. Lors d’une déclaration récente, cet ex-Premier ministre a mis les pieds dans le plat : il exige que les proches de l’ancien chef d’État, arrêtés après le coup d’État d’août 2023, soient jugés. Pour lui, leur détention prolongée sans procès est une aberration dans un État qui se veut désormais de droit.

“Dans un État de droit, tout le monde a droit à un procès équitable. On ne peut pas avoir une détention préventive de cette nature si ce n’est pas pour des faits de terrorisme.”

– Un ancien haut responsable gabonais

Selon des sources proches du dossier, les accusations portées contre ces figures incluent **blanchiment d’argent**, **détournements de fonds publics** et même **corruption à grande échelle**. Mais ce qui choque encore plus, ce sont les 18 mois passés derrière les barreaux sans qu’aucune date de jugement ne soit fixée. Une situation qui, pour beaucoup, sent l’injustice à plein nez.

Un Coup d’État qui a Tout Changé

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter au 30 août 2023. Ce jour-là, alors que le pays venait de proclamer la victoire de l’ancien président à l’élection du 26 août, une junte militaire a pris le pouvoir. En quelques heures, le régime en place depuis plus d’un demi-siècle s’est effondré, sans violence, mais avec une détermination froide. Les militaires ont dénoncé des résultats électoraux truqués, promettant une transition vers une gouvernance plus transparente.

Dans la foulée, plusieurs membres de la famille au pouvoir ont été arrêtés. La femme de l’ex-président, âgée de 62 ans, et son fils de 33 ans figurent parmi les plus emblématiques. Depuis, ils croupissent dans une prison de la capitale, tandis que l’ancien chef d’État, lui, bénéficie d’une liberté surveillée dans sa résidence privée, avec l’autorisation de quitter le pays s’il le souhaite. Une différence de traitement qui intrigue et alimente les spéculations.

Des Accusations Explosives

Les charges qui pèsent sur les détenus sont lourdes. La matriarche est soupçonnée d’avoir orchestré des opérations de **blanchiment de capitaux**, tandis que son fils est accusé d’avoir détourné des sommes colossales des caisses publiques. Des faits qui, s’ils étaient prouvés, pourraient révéler l’ampleur d’un système de prédation financière ayant saigné le Gabon pendant des décennies.

Mais ce n’est pas tout. Début 2025, des avocats ont jeté un pavé dans la mare en affirmant avoir constaté des traces de **torture physique** sur le fils et des **sévices psychologiques** infligés à sa mère. Des allégations graves, démenties par les autorités judiciaires, mais qui ont ravivé le débat sur les conditions de détention dans le pays.

D’après une source proche du dossier, ces révélations pourraient bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase dans une nation lassée des abus de pouvoir.

Une Présidentielle sous Tension

Le timing de cette demande de procès n’est pas anodin. À un mois de l’élection, le candidat qui porte cette revendication affrontera le général à la tête de la transition, un homme issu de l’ancienne garde rapprochée du régime déchu. Pour beaucoup, ce militaire représente une continuité déguisée, loin de la “rupture totale” promise après le putsch.

Ce duel électoral s’annonce donc comme un choc entre deux visions : d’un côté, un appel à la justice et à la transparence ; de l’autre, une volonté de stabiliser le pays sans trop remuer le passé. Mais une question demeure : un procès, s’il avait lieu, pourrait-il bouleverser la donne politique à la dernière minute ?

La Torture au Cœur du Scandale

Les allégations de torture ont jeté une ombre encore plus sombre sur cette affaire. Selon des défenseurs des droits humains, les marques observées sur le corps du fils de l’ex-président racontent une histoire de violence brutale. Quant à la mère, elle aurait été soumise à des pressions psychologiques insoutenables, destinées à la briser.

Interrogées il y a un an par des observateurs internationaux, des sources diplomatiques ont déclaré “ne pas avoir connaissance” de ces faits. Une réponse qui laisse perplexe, alors que les témoignages des avocats semblent pointer vers un scandale bien plus large.

Que Veut Vraiment le Peuple Gabonais ?

Le coup d’État de 2023 avait été accueilli par des scènes de joie dans les rues de la capitale. Pour beaucoup, c’était la fin d’une ère d’oppression et de corruption. Mais 18 mois plus tard, l’enthousiasme s’est émoussé. La détention prolongée des proches de l’ancien régime, sans procès ni explication claire, commence à ressembler à une vengeance masquée plutôt qu’à une justice véritable.

  • Le peuple réclame des comptes sur des décennies de gestion opaque.
  • La transparence promise par la junte tarde à se concrétiser.
  • Un procès public pourrait apaiser les tensions… ou les exacerber.

Dans ce contexte, la voix du candidat qui exige un procès résonne comme un appel au peuple autant qu’aux juges. Mais les autorités suivront-elles ? Rien n’est moins sûr.

Un Procès pour Réécrire l’Histoire ?

Imaginons un instant que ce procès ait lieu avant le scrutin. Les débats, retransmis en direct, pourraient exposer au grand jour les mécanismes d’un système qui a tenu le Gabon en coupe réglée pendant 55 ans. Les chiffres pourraient être vertigineux : des milliards détournés, des contrats truqués, des richesses nationales pillées.

Mais un tel scénario n’est pas sans risque. Une audience publique pourrait aussi raviver les divisions, voire déstabiliser davantage un pays encore fragile après le putsch. Entre justice et stabilité, le Gabon se trouve à la croisée des chemins.

Événement Date Conséquence
Coup d’État 30 août 2023 Chute du régime de 55 ans
Arrestation des Bongo Août 2023 Détention sans procès
Présidentielle 12 avril 2025 Possible tournant historique

Vers une Rupture ou une Continuité ?

Le candidat qui porte cette exigence de procès ne mâche pas ses mots : pour lui, la transition actuelle n’est qu’un masque posé sur l’ancien système. Face à lui, le général au pouvoir promet stabilité et reconstruction. Mais sans justice claire, comment convaincre un peuple lassé des promesses creuses ?

À l’heure où ces lignes sont écrites, le 11 mars 2025, le Gabon retient son souffle. La campagne électorale approche, et avec elle, l’espoir – ou la crainte – d’un dénouement spectaculaire. Car une chose est sûre : l’issue de cette affaire, procès ou pas, façonnera l’avenir du pays pour les années à venir.

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