A quelques heures de la clôture d’un scrutin présidentiel américain sans précédent, l’heure est à la fébrilité pour les électeurs des deux camps. Démocrates comme républicains croient dur comme fer en la victoire de leur champion tout en redoutant un revers de dernière minute, voire une défaite par “fraude”.
Entre espoir et inquiétude, les partisans retiennent leur souffle
Au dernier meeting de Donald Trump dans le Michigan lundi soir, l’ambiance était électrique. Mark Perry, ouvrier de 65 ans convaincu que l’ex-président bénéficie d’un soutien massif, n’hésite pas à affirmer que sa défaite éventuelle serait “très suspecte”. Un sentiment partagé par Jacob Smith, persuadé que Kamala Harris ne peut l’emporter qu’en “trichant”, comme Joe Biden en 2020 selon la rhétorique trumpiste.
A Philadelphie en Pennsylvanie, les supporteurs de la vice-présidente démocrate sont tout aussi tendus. Car si l’optimisme est de mise, l’inquiétude n’est jamais loin face à une course si serrée. “C’est quand même ahurissant que cette course soit si serrée”, s’indigne Trish Kilby, 60 ans, rappelant le passif judiciaire et le comportement de Donald Trump envers les femmes.
Trump conteste déjà les résultats
Malgré les sondages en faveur de Kamala Harris, ses fans n’excluent pas une défaite, voire un “vol” de l’élection. Robin Matthews se dit ainsi “prudemment optimiste mais inquiète” : “si elle ne gagne pas, on est foutu”. Une crainte nourrie par les déclarations de Donald Trump remettant en cause par avance l’intégrité du vote. “Trump est déjà en train de dire que l’élection lui a été volée, avant même qu’elle n’ait eu lieu”, soupire Roxana Rohe, venue écouter la vice-présidente avec ses filles.
Le spectre d’une crise post-électorale
Ce climat de défiance fait peser le risque d’une contestation des résultats et d’une grave crise politique. Chuck Lu, commerçant pro-Trump, assure ainsi que si la démocrate l’emporte, “elle n’aura pas été élue mais placée là”. Selon un récent sondage, 88% des électeurs de Donald Trump croient à des fraudes, contre 29% des partisans de Kamala Harris.
Alors que le dépouillement touche à sa fin, l’Amérique vit ses dernières heures de suspense au terme d’une campagne à couteaux tirés. Quel que soit le vainqueur, il devra plus que jamais rassembler un pays divisé et méfiant pour éviter le spectre d’une crise post-électorale majeure. L’enjeu est de taille, comme le résume Asher, 16 ans : “la préservation de notre système démocratique”.