Alors que l’élection présidentielle américaine de novembre 2024 se profile à l’horizon, un événement majeur vient de se produire au sein du Parti démocrate. Dans un processus inhabituel, des milliers de délégués s’apprêtent à voter en ligne pour désigner officiellement Kamala Harris comme leur candidate, une première historique à plus d’un titre.
Un scrutin en ligne inédit
Contexte particulier oblige, c’est via Internet que va se dérouler le vote d’investiture des délégués démocrates. Débutant ce jeudi 1er août, il doit s’achever lundi, illustration supplémentaire de cette campagne présidentielle hors normes. D’ordinaire, les conventions de parti riment avec grands rassemblements et désignation en personne du candidat. Mais le retrait surprise de Joe Biden, il y a moins de deux semaines, a totalement rebattu les cartes.
Notre parti a fait face à ce moment sans précédent avec un processus transparent, démocratique et ordonné pour s’unir derrière une candidate qui a fait ses preuves.
– Jaime Harrison, chef du Parti démocrate
Kamala Harris, seule en lice
Dans la foulée de la décision de Joe Biden, la vice-présidente Kamala Harris s’est rapidement imposée comme son unique successeure potentielle. Forte du soutien des caciques du parti, de sondages encourageants et d’une mobilisation accrue des militants et donateurs, la sénatrice de 59 ans fait désormais figure de candidate naturelle. Ce qui s’annonçait comme une primaire ouverte et risquée s’est mué en plébiscite attendu.
Première candidate noire et asiatique
Au-delà de la forme, l’investiture de Kamala Harris revêt une portée symbolique et politique considérable. Fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, elle est la première personne noire et d’origine asiatique à briguer la présidence des États-Unis sous la bannière d’un grand parti. Un argument de poids dans la bataille qui s’annonce face à Donald Trump, prompt à l’accuser de mettre en avant ses origines à des fins électoralistes.
Le casse-tête du colistier
Officialisée candidate, Kamala Harris va désormais devoir trancher l’épineuse question de son colistier, qui deviendrait vice-président en cas de victoire. Selon les analystes, l’ancienne procureure réfléchirait à s’adjoindre un homme blanc pour former un ticket équilibré. Plusieurs noms de gouverneurs et sénateurs d’États-clés circulent avec insistance. Le suspense reste entier, mais une tournée commune dans sept États dès la semaine prochaine pourrait lever le voile.
Plébiscitée par son camp mais donnée au coude-à-coude avec Donald Trump dans les sondages, Kamala Harris s’apprête à se lancer dans un duel présidentiel incertain et probablement brutal. Une chose est sûre : quelle qu’en soit l’issue, cette campagne 2024 s’annonce d’ores et déjà historique à bien des égards.