L’Amérique retient son souffle à l’approche du scrutin présidentiel 2024, qui s’annonce comme l’un des plus serrés de l’histoire moderne du pays. Alors qu’il ne reste plus qu’une semaine de campagne, les deux candidats en lice, le républicain Donald Trump et la démocrate Kamala Harris, livrent un combat acharné pour tenter de remporter les faveurs des électeurs encore indécis.
Une campagne sous haute tension
Depuis plusieurs mois, la campagne présidentielle américaine bat son plein dans un climat de tensions exacerbées. Les attaques personnelles fusent entre les deux camps, tandis que les polémiques s’enchaînent à un rythme effréné. Mais à mesure que le jour J approche, l’intensité des échanges atteint des sommets.
Donald Trump, qui brigue un second mandat après sa défaite en 2020, multiplie les meetings enflammés à travers le pays. Son discours au Madison Square Garden de New York ce week-end a ainsi suscité une vive controverse en raison des propos racistes tenus par un humoriste avant son arrivée sur scène. Une polémique dont le milliardaire a tenté de se défendre hier en Géorgie :
Je ne suis pas un nazi. Les accusations portées contre moi sont ridicules et infondées. Je suis là pour défendre les intérêts des Américains, de tous les Américains.
Donald Trump, candidat républicain à la présidence
De son côté, Kamala Harris se rendra ce soir à Washington pour prononcer son “réquisitoire final” contre Donald Trump. La candidate démocrate entend mettre en avant les “deux visions radicalement opposées de l’Amérique” défendues par les candidats. Un discours très attendu, au même endroit où son adversaire avait tenu des propos incendiaires le 6 janvier 2021, quelques heures avant l’envahissement du Capitole par ses partisans.
La bataille des “swing states”
Alors que les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude, la bataille fait rage dans les fameux “swing states”, ces États-clés susceptibles de faire basculer le résultat de l’élection. Trump et Harris y enchaînent les déplacements pour tenter de grappiller les derniers points.
La Pennsylvanie, où se rendra Donald Trump cet après-midi après son discours en Floride, fait figure d’État pivot. Selon des sources proches de son équipe de campagne, le républicain mise gros sur cet État industriel du nord-est, qu’il avait remporté d’extrême justesse en 2016 avant de le céder à Joe Biden en 2020.
La mobilisation des électeurs, un enjeu crucial
À une semaine du scrutin, la mobilisation s’intensifie également dans les rangs des électeurs. Quelque 41 millions d’Américains ont déjà voté de manière anticipée, soit par correspondance, soit en se rendant directement dans les bureaux ouverts à cet effet. Un niveau de participation record, qui témoigne de l’intérêt suscité par ce duel au sommet.
Mais le chemin est encore long jusqu’aux urnes, et les deux candidats en sont bien conscients. Leur objectif dans cette dernière ligne droite ? Convaincre les indécis et mobiliser les abstentionnistes, afin de faire la différence le jour J.
Chaque voix compte. Nous devons nous battre jusqu’au bout pour défendre nos valeurs et proposer un avenir meilleur aux Américains.
Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence
Le spectre d’un résultat “too close to call”
Dans les QG de campagne comme dans les rédactions, une question est sur toutes les lèvres : et si le scénario catastrophe d’un scrutin “too close to call” venait à se reproduire, 24 ans après la élection controversée de 2000 entre George W. Bush et Al Gore ?
Pour mémoire, la victoire du républicain avait alors été suspendue au décompte des bulletins en Floride, après plusieurs semaines de rebondissements et de batailles judiciaires. Un scenario que redoutent les autorités, qui craignent des tensions en cas de contestation du résultat.
Signe de la fébrilité ambiante, plusieurs États ont d’ores et déjà renforcé la sécurité autour des bureaux de vote et des centres de dépouillement. Dans l’État de Washington, des urnes ont même été incendiées ce week-end, un acte qualifié d'”attaque contre la démocratie” par les autorités locales.
Vers un résultat historique ?
Malgré ce climat délétère, une certitude se dégage : le vainqueur de ce duel entrera dans l’histoire. Qu’il s’agisse du retour triomphal de Donald Trump après sa défaite de 2020, ou de l’accession de Kamala Harris au rang de première présidente des États-Unis.
Verdict dans une semaine, au terme d’une séquence électorale qui s’annonce irrespirable. D’ici là, les Américains retiennent leur souffle. Et le monde entier avec eux.
