À quinze jours de l’élection présidentielle américaine qui oppose le républicain Donald Trump à la démocrate Kamala Harris, les sondages se suivent et se ressemblent, annonçant un scrutin particulièrement serré. Mais alors que la campagne entre dans la dernière ligne droite, peut-on réellement se fier à ces prévisions ? Retour sur la fiabilité des sondages lors des précédentes élections outre-Atlantique.
2016, l’échec retentissant des instituts de sondage
Il y a huit ans, la victoire surprise de Donald Trump face à Hillary Clinton avait mis en lumière les limites des prédictions électorales. À deux semaines du vote, la plupart des sondages donnaient pourtant une confortable avance à la candidate démocrate :
- Un sondage ABC News créditait Clinton de 55% des intentions de vote, contre seulement 35% pour Trump.
- L’université de Suffolk voyait la démocrate l’emporter avec 47%, soit 9 points devant son adversaire.
Si une remontée de Donald Trump avait été perçue dans les derniers jours, aucun modèle ne le donnait gagnant. Le milliardaire a finalement créé la surprise en décrochant une majorité de grands électeurs, malgré un vote populaire en faveur d’Hillary Clinton. Un scénario que les sondeurs n’avaient pas anticipé.
2020, des prévisions plus prudentes
Échaudés par cet échec cuisant, les médias et instituts de sondage ont fait preuve de plus de retenue en 2020, lors de l’affrontement entre Joe Biden et Donald Trump. À quinze jours du scrutin, les études donnaient certes l’avantage au démocrate, mais avec une marge plus réduite :
Selon la moyenne des sondages nationaux agrégés par FiveThirtyEight, Biden obtenait 52,2% des intentions de vote, contre 41,9% pour Trump.
Des prévisions plus proches de la réalité, puisque Joe Biden l’a finalement emporté avec 51,3% des voix et 306 grands électeurs. Mais là encore, le soutien populaire de Donald Trump a été sous-estimé, illustrant la difficulté des sondages à mesurer avec précision les motivations de l’électorat.
2024, une élection plus incertaine que jamais
À l’aube du scrutin de novembre prochain, les leçons semblent avoir été retenues par la plupart des instituts. Seul le modèle statistique du magazine The Economist s’est risqué à donner un vainqueur, en prédisant une victoire de Donald Trump malgré un vote populaire en faveur de Kamala Harris. Une projection à prendre avec des pincettes, comme le souligne un ancien collaborateur de Barack Obama :
Les sondages, publics et privés, sont plus serrés dans cette élection que tous ceux que j’ai jamais vus.
Avec entre 2 et 5% d’électeurs encore indécis et deux semaines de campagne à haute intensité, l’issue du scrutin reste plus que jamais incertaine. Les sondages donnent des tendances et mesurent une opinion à un instant T, mais ne peuvent en aucun cas prédire de façon fiable le choix des Américains dans les urnes. Rendez-vous donc le 5 novembre prochain pour connaître le nom du 47ème président des États-Unis !
