Alors que la France traverse une crise politique majeure, avec pas moins de quatre premiers ministres nommés en l’espace d’un an, les Français semblent aspirer à un profond changement institutionnel. C’est ce que révèle un nouveau sondage réalisé pour Public Sénat et la presse régionale, qui met en lumière une défiance généralisée envers les institutions actuelles de la Ve République.
Une soif de renouveau démocratique
Selon cette enquête d’opinion, une écrasante majorité de 85% des personnes interrogées se prononcent pour une réforme des institutions, dont 47% souhaitant des changements en profondeur. Seuls 14% des sondés préfèreraient conserver le système actuel en l’état. Un résultat sans appel qui témoigne d’une véritable soif de renouveau démocratique au sein de la population.
Réduire le nombre de parlementaires, un consensus
Parmi les réformes plébiscitées, la réduction d’un tiers du nombre de députés et sénateurs fait figure de consensus, approuvée par 83% des Français. De même, près des trois-quarts (74%) se disent favorables à l’instauration d’une proportionnelle intégrale pour les législatives.
56% pour une VIème République
Mais le résultat le plus marquant est sans doute que 56% des sondés se prononcent pour mettre fin à la Ve République et passer à une VIème République. Un désaveu cinglant pour nos institutions actuelles, dont les dysfonctionnements et la verticalité du pouvoir sont de plus en plus décriés.
Une courte majorité de Français se montrent aussi favorables à la mise en place d’un mandat unique pour le président de la République, reflétant la très faible popularité d’Emmanuel Macron.
D’après le baromètre Odoxa, le chef de l’État ne recueille que 25% d’opinions positives, en légère hausse de 2 points par rapport au mois précédent, sans doute dû à la réouverture de Notre-Dame. Mais il reste englué dans des profondeurs abyssales avec 75% de mécontents.
Le spectre d’une paralysie politique
Dans ce contexte de crise de régime, la formation chaotique d’un nouveau gouvernement sans majorité claire à l’Assemblée fait planer le spectre d’une paralysie politique durable. Les négociations tous azimuts et les compromis boiteux ne semblent plus suffire à maintenir un cap cohérent et lisible pour les citoyens, comme l’atteste ce sondage.
Reste à savoir si les responsables politiques sauront entendre ce signal fort envoyé par l’opinion et engager les réformes institutionnelles à la hauteur des attentes démocratiques exprimées. Faute de quoi, le fossé risque de se creuser encore davantage entre des Français avides de changements et des élites arc-boutées sur un système à bout de souffle. Un immobilisme de plus en plus difficile à justifier alors que le pays a urgemment besoin de retrouver un horizon commun.