En ces temps de tensions internationales, la participation des athlètes russes aux compétitions sportives est plus que jamais sous les projecteurs. Dernièrement, c’est dans le monde de la natation que la question refait surface. D’après une source proche de la Fédération russe, près de 30 nageurs du pays ont formulé une demande pour concourir sous bannière neutre lors des prochains Championnats du monde de natation en petit bassin, prévus à Budapest le mois prochain.
Un statut neutre pour contourner les sanctions
Depuis février 2022 et le début du conflit en Ukraine, les sportifs russes et biélorusses sont persona non grata sur la scène internationale, interdits de compétition sous leurs couleurs nationales. Cependant, la fédération internationale de natation (World Aquatics) a récemment assoupli ses règles, ouvrant la porte à une participation sous statut neutre pour certaines épreuves. Une opportunité que veulent saisir ces nageurs russes, bien décidés à ne pas rester sur la touche.
Ils doivent tous présenter des documents pour obtenir un visa, les nageurs sont en train d’obtenir le statut de neutralité.
Vladimir Salnikov, vice-président de la Fédération russe de natation
Un processus administratif est en cours pour permettre à ces athlètes de prendre part aux Mondiaux hongrois, comme l’a confirmé Vladimir Salnikov, vice-président de la Fédération russe de natation. Les nageurs concernés doivent fournir les documents nécessaires pour obtenir leur visa et le précieux sésame du statut neutre.
La Russie organise ses propres sélections
En parallèle de ces démarches, la Russie met tout en œuvre pour préparer au mieux ses représentants. Un championnat national se tient actuellement à Saint-Pétersbourg, servant de compétition qualificative pour les Mondiaux de Budapest. Les nageurs y participent avec la ferme intention de décrocher leur billet pour la Hongrie.
J’espère que toutes ces mesures leur permettront de concourir aux Mondiaux.
Vladimir Salnikov
Les instances dirigeantes russes croisent les doigts pour que leurs protégés puissent défendre leurs chances sur la scène internationale. Une participation qui serait un symbole fort dans le contexte géopolitique actuel.
Des questions en suspens
Si World Aquatics a entrouvert la porte, la présence de nageurs russes, même sous bannière neutre, aux Championnats du monde ne manquera pas de faire débat. Plusieurs interrogations demeurent :
- Quelle sera la réaction des autres nations et des nageurs concurrents ?
- Des protestations ou boycotts sont-ils à craindre ?
- La fédération internationale tiendra-t-elle sa ligne face aux éventuelles pressions ?
- Quel accueil le public hongrois réservera-t-il aux nageurs russes ?
Autant de questions qui animeront sans nul doute les débats dans les coulisses et autour des bassins de la Duna Arena de Budapest. La natation mondiale retient son souffle en attendant le grand rendez-vous hongrois, théâtre d’un nouvel épisode dans la saga de la réintégration des sportifs russes au plus haut niveau.
Un enjeu qui dépasse les bassins
Au-delà de l’aspect purement sportif, cette affaire cristallise les tensions diplomatiques nées du conflit en Ukraine. Le sport, et la natation en particulier, se retrouvent malgré eux au cœur d’un bras de fer politique qui les dépasse. La position de World Aquatics sera scrutée et inévitablement commentée, chacun y allant de son interprétation.
Le sport devrait être un terrain neutre, exempt de toute considération politique. Malheureusement, dans le contexte actuel, c’est devenu impossible. Chaque décision est passée au crible, disséquée et critiquée.
Un observateur avisé du monde sportif
Une chose est sûre, les Championnats du monde de natation en petit bassin de Budapest seront à suivre de près, autant pour les performances sportives que pour les enjeux extra-sportifs. La présence ou non de nageurs russes, sous quelque bannière que ce soit, ne manquera pas de faire des vagues dans le petit monde de la natation et au-delà. Rendez-vous du 10 au 15 décembre en Hongrie pour connaître le dénouement de cette affaire qui mêle sport et géopolitique.