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Poutine renforce ses liens avec la Corée du Nord face à l’Occident

Vladimir Poutine effectue une visite historique de 2 jours en Corée du Nord pour renforcer leur alliance face à l'Occident. Un partenariat stratégique global pourrait être signé, suscitant l'inquiétude des Américains et Européens qui accusent Pyongyang de livrer des armes à la Russie en échange d'une aide technologique et diplomatique.

En cette période de tensions internationales exacerbées, un rapprochement stratégique majeur est en train de s’opérer entre deux pays considérés comme des parias par l’Occident : la Russie et la Corée du Nord. Le président russe Vladimir Poutine effectue en effet une visite d’État exceptionnelle de deux jours à Pyongyang, les 18 et 19 juin, dans le but de renforcer leur partenariat face à ce qu’il qualifie d’« ennemi rusé, dangereux et agressif ». Une alliance qui inquiète fortement les Américains et les Européens.

Un soutien « indéfectible » face à l’Occident

Dans une tribune publiée par les médias officiels nord-coréens, Vladimir Poutine a tenu à assurer le régime de Kim Jong-un du « soutien indéfectible » de la Russie dans sa confrontation avec les pays occidentaux. Le maître du Kremlin a salué « la lutte héroïque du peuple nord-coréen pour défendre son droit à choisir la voie de l’indépendance et du développement », tout en les remerciant de leur soutien dans le conflit ukrainien.

Cette visite, la première d’un dirigeant russe de ce niveau depuis 2011, devrait déboucher sur la signature d’un accord de partenariat stratégique global entre Moscou et Pyongyang. Les deux dirigeants devraient également faire des déclarations communes à la presse, selon le conseiller diplomatique de Poutine, Iouri Ouchakov.

Des livraisons d’armes en échange d’une aide russe

Ce rapprochement accéléré entre la Russie et la Corée du Nord suscite de vives inquiétudes côté occidental. Washington et ses alliés accusent en effet Pyongyang de fournir des munitions à Moscou pour soutenir son offensive en Ukraine, en échange d’une assistance technologique, diplomatique et alimentaire. Une façon pour la Russie de contourner les lourdes sanctions internationales dont elle fait l’objet.

La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, viole désormais les sanctions imposées à la Corée du Nord.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN

Les Occidentaux redoutent également que cette « réciprocité » entre les deux pays n’affecte la sécurité dans la péninsule coréenne, alors que Pyongyang multiplie les essais de missiles balistiques et menace de reprendre ses tests nucléaires. La Corée du Nord pourrait bénéficier en retour d’un soutien technologique russe pour développer son arsenal.

Une alliance de circonstance face à l’isolement international

Ce partenariat renforcé entre Vladimir Poutine et Kim Jong-un apparaît avant tout comme une alliance de circonstance entre deux régimes mis au ban de la communauté internationale. Lourdement sanctionnée pour son invasion de l’Ukraine, la Russie cherche le soutien de pays peu regardants, comme la Corée du Nord, l’Iran ou la Syrie. De son côté, le régime nord-coréen, toujours plus isolé, voit dans le rapprochement avec Moscou un moyen de desserrer l’étau des sanctions et de s’assurer une protection diplomatique de poids.

Mais cette convergence d’intérêts entre deux États voyous suscite une grande préoccupation au sein des démocraties occidentales. Car au-delà du dossier ukrainien, c’est plus largement la montée en puissance d’un axe anti-occidental qui se profile, faisant fi des règles et des valeurs de la communauté internationale. Un défi majeur pour la sécurité et la stabilité mondiales dans les années à venir.

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