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Poutine : La chute d’Assad n’est pas une défaite pour la Russie

Malgré la chute de Bachar al-Assad, un allié clé, Vladimir Poutine assure que ce n'est pas une défaite pour la Russie en Syrie. Mais quel est l'avenir des bases militaires russes dans le pays ? Le président russe promet que...

La chute récente de Bachar al-Assad, l’allié de longue date de la Russie en Syrie, a suscité de nombreuses interrogations sur l’avenir de l’influence russe dans la région. Cependant, le président Vladimir Poutine a tenu à rassurer lors de sa conférence de presse annuelle, affirmant que cet événement ne constituait pas une défaite pour son pays.

Poutine défend le bilan de l’intervention russe en Syrie

Depuis 2015, la Russie est massivement intervenue militairement en Syrie pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, alors en difficulté face à la rébellion. Pour Vladimir Poutine, cet engagement a permis d’éviter la création d’une «enclave terroriste» dans le pays, à l’image de ce qui s’est passé en Afghanistan.

Dans l’ensemble, nous avons atteint notre objectif.

Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie

Le leader russe a toutefois reconnu que la situation actuelle était «difficile», alors que les rebelles, menés par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont renversé le pouvoir de Bachar al-Assad début décembre. Ce dernier a depuis trouvé refuge en Russie avec sa famille.

Un revers sérieux mais pas une défaite

Si la chute d’Assad constitue indéniablement un revers pour Moscou, Vladimir Poutine refuse d’y voir une défaite. Selon lui, l’intervention en Syrie a permis à la Russie de redevenir un acteur incontournable sur la scène internationale, après des années de mise à l’écart.

La Russie est aujourd’hui dans l’état que nous souhaitions, elle est devenue plus forte.

Vladimir Poutine

L’avenir incertain des bases militaires russes

Avec le départ de Bachar al-Assad, l’avenir des installations militaires russes en Syrie, la base navale de Tartous et l’aérodrome de Hmeimim, apparaît incertain. Ces infrastructures sont pourtant essentielles pour Moscou afin de maintenir son influence au Moyen-Orient, en Méditerranée et jusqu’en Afrique.

Face à ces inquiétudes, Vladimir Poutine se veut rassurant. Il affirme avoir proposé à ses «partenaires» d’utiliser la base de Hmeimim pour acheminer l’aide humanitaire, une offre qui aurait été accueillie «avec compréhension». Le sort de la base navale de Tartous serait, selon lui, identique.

L’écrasante majorité (des pays de la région) se dit intéressée par le maintien de nos bases militaires.

Vladimir Poutine

Le retrait des combattants iraniens

Autre allié clé du régime syrien, l’Iran a également dû s’adapter à la nouvelle donne. Selon Vladimir Poutine, l’armée russe a ainsi «sorti 4.000 combattants iraniens» de Syrie, à la demande de Téhéran. Une information confirmée par les autorités iraniennes, qui avaient annoncé le 10 décembre le rapatriement d’un tel nombre de leurs ressortissants.

Quel avenir pour la Syrie et l’influence russe?

Malgré les assurances de Vladimir Poutine, l’avenir de la Syrie et de l’influence russe dans le pays reste incertain. Le départ de Bachar al-Assad laisse un vide politique que les différents acteurs, locaux et internationaux, vont chercher à combler.

Pour Moscou, l’enjeu est de taille. Il s’agit de préserver les acquis d’une intervention militaire coûteuse et de maintenir son statut de puissance incontournable dans la région. Un défi de taille, alors que le paysage politique syrien est plus que jamais fragmenté et que les alliances d’hier peuvent rapidement devenir les rivalités de demain.

Une chose est sûre : la partie d’échecs syrienne est loin d’être terminée et la Russie entend bien rester un joueur de premier plan, quitte à adapter sa stratégie au gré des événements. La chute de Bachar al-Assad n’est peut-être pas une défaite, mais elle marque à coup sûr le début d’une nouvelle ère, aussi incertaine que décisive.

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