Selon des informations rapportées par une source proche du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine aurait affirmé que les frappes massives lancées jeudi dernier contre l’Ukraine constituaient une réponse directe aux tirs de missiles américains ATACMS sur le territoire russe. Une déclaration lourde de menaces, laissant planer le spectre d’une escalade militaire entre la Russie et l’Occident.
D’après les propos tenus par le chef d’État russe en marge d’un sommet régional à Astana, au Kazakhstan, pas moins de 90 missiles et 100 drones explosifs auraient été déployés lors de cette vaste opération, visant à détruire quelque 117 cibles sur le sol ukrainien. Une démonstration de force qui interviendrait, toujours selon Poutine, en représailles à « des attaques continues contre notre territoire à l’aide de missiles ATACMS ».
Une riposte aux allures de mise en garde
Au-delà de l’ampleur des frappes, c’est surtout le message adressé à l’Occident qui retient l’attention. En effet, Vladimir Poutine avait précédemment mis en garde les pays occidentaux contre toute livraison de missiles ATACMS et Storm Shadow/Scalp à l’Ukraine, menaçant d’une réponse musclée si Kiev venait à utiliser ces armes pour frapper le territoire russe.
Une menace que le président russe n’a pas hésité à mettre à exécution, en recourant notamment à un missile de portée intermédiaire expérimental, l’Orechnik, pour frapper un site militaro-industriel ukrainien. Une arme redoutable selon Poutine, capable d’atteindre une vitesse hypersonique et de frapper des cibles dans un rayon de 5 500 km.
L’ombre d’une escalade militaire
Si les frappes massives de jeudi s’inscrivent dans la lignée de la stratégie russe déployée depuis près de trois ans, provoquant notamment d’importantes coupures de courant en Ukraine, elles témoignent néanmoins d’une escalade préoccupante dans le conflit.
Vladimir Poutine a ainsi laissé entendre qu’il n’hésiterait pas à recourir de nouveau à l’Orechnik et à étendre ses attaques aux pays occidentaux en cas de nouvelles frappes ukrainiennes sur le sol russe à l’aide des missiles incriminés. Autant de déclarations menaçantes, laissant craindre une aggravation des tensions entre Moscou et les capitales occidentales.
Des dizaines de charges attaquent la cible à une vitesse de Mach 10. Cela représente environ trois kilomètres par seconde. La température des éléments percutant atteint 4.000°C.
Vladimir Poutine, à propos des caractéristiques de l’Orechnik
La Russie en position de force sur le plan militaire ?
Au-delà des menaces, le président russe s’est également attaché à souligner la supériorité militaire de la Russie en matière de production de missiles, affirmant que son pays en produisait « dix fois plus que tous les pays de l’Otan réunis ». Un écart qui devrait encore se creuser, à en croire Vladimir Poutine, la production russe étant appelée à augmenter de 25 à 30% l’an prochain.
Des déclarations visant clairement à impressionner la communauté internationale et à dissuader toute velléité d’implication accrue des Occidentaux dans le conflit ukrainien. Reste à savoir si cette démonstration de force suffira à infléchir le soutien des pays de l’Otan à Kiev, ou si elle ne fera au contraire qu’attiser les tensions et précipiter le conflit dans une spirale incontrôlable.