Incontestablement, l’or est le placement star de 2024. Depuis plusieurs mois, le métal précieux ne cesse de briller, volant de record en record. Le 17 juillet, l’once d’or de 31 grammes a même touché un sommet historique à 2 482 dollars ! Une performance remarquable par rapport aux grandes Bourses mondiales.
L’once d’or en hausse de 16% depuis janvier
Lundi dernier, l’once d’or s’échangeait à 2 391 dollars, en bond de 16% depuis le 1er janvier. Sur la même période :
- L’indice Dow Jones à Wall Street ne gagne que 8%
- Le Nasdaq fait mieux avec +15%
- Mais à Paris, le CAC 40 est lui dans le rouge à -1%
Aux dires des experts, cette tendance haussière de l’or est partie pour durer.
La perspective d’une baisse des taux dope l’or
La récente poussée de fièvre du métal précieux est en partie liée aux anticipations d’une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed) en septembre prochain.
Mécaniquement, une baisse des taux profite à l’or. En effet, quand les taux des emprunts d’État sont élevés, les investisseurs préfèrent miser sur ces placements rémunérateurs plutôt que sur l’or, qui lui ne verse pas d’intérêts. Mais quand les taux baissent, l’or redevient attractif.
Si la Fed baisse ses taux comme prévu en septembre, cela va donner un nouveau coup de fouet aux cours de l’or.
– Alexandre Baradez, analyste chez IG France
Les banques centrales en redemandent
Autre catalyseur pour le métal jaune : les achats massifs des banques centrales. Selon le Conseil mondial de l’or (WGC), elles ont acquis 387 tonnes d’or au premier trimestre 2024, du jamais vu depuis 2010.
Les banques centrales apprécient l’or car il n’a pas de risque de contrepartie, contrairement aux réserves de change en dollars ou en d’autres devises. Dans un contexte géopolitique troublé, elles cherchent à diversifier et sécuriser leurs réserves.
La demande chinoise en forte hausse
La banque centrale chinoise est particulièrement active. Elle a acheté 103 tonnes d’or au premier trimestre. Mais au-delà, c’est toute la demande chinoise qui est en nette progression :
- La demande en bijoux a bondi de 9% sur un an
- Celle des investisseurs de 4%
- Et celle pour la technologie (composants électroniques, panneaux solaires…) de 3%
La Chine est le premier consommateur et producteur mondial d’or. Cette appétence renouvelée des Chinois pour le métal jaune contribue donc à soutenir les cours.
L’or, valeur refuge face aux incertitudes
De façon plus générale, le regain d’intérêt pour l’or s’explique par son statut de valeur refuge dans un environnement économique et géopolitique agité :
- Inflation persistante
- Risque d’une récession aux États-Unis
- Tensions géopolitiques vives (guerre en Ukraine, rivalité Chine-USA, Iran…)
En période de crise, de nombreux investisseurs augmentent la part de l’or dans leurs portefeuilles. Certains estiment que la part pourrait doubler dans les mois à venir.
– Ole Hansen, analyste matières premières chez Saxo Bank
Vers de nouveaux records pour l’or ?
Les experts tablent donc sur une poursuite de la hausse des cours. D’autant qu’avec la transition énergétique, l’or est de plus en plus recherché pour ses propriétés conductrices dans les technologies vertes (panneaux solaires, véhicules électriques…).
Le cours de l’or devrait dépasser les 3 000 dollars l’once en 2025, un niveau inédit. Et atteindre 4 000 dollars d’ici 2030 n’est plus de la science-fiction.
– Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI AM
Pour un placement refuge réputé stable sur le long terme, l’or réserve donc de belles perspectives à ses détenteurs. Un constat qui devrait encourager de plus en plus d’investisseurs, particuliers comme institutionnels, à miser sur le métal précieux dans les années à venir.
