Depuis le coup d’envoi des épreuves de natation aux Jeux Olympiques de Paris 2024, un détail pour le moins singulier n’a pas manqué d’attirer l’attention des spectateurs les plus attentifs : de nombreux nageurs et nageuses, dont la star française Léon Marchand, se présentent au bord du bassin olympique vêtus d’une épaisse doudoune, qu’ils ne retirent qu’au dernier moment avant de plonger. Si ce rituel peut sembler surprenant de prime abord, il s’avère en réalité être le fruit d’une stratégie mûrement réfléchie. Plongeons ensemble dans les coulisses de cette pratique étonnante mais ô combien efficace !
Les doudounes, des alliées insoupçonnées des nageurs olympiques
Loin d’être un simple effet de mode ou une lubie passagère, le port de la doudoune par les athlètes avant leur entrée dans l’eau répond en réalité à des impératifs physiologiques bien précis. En effet, comme l’explique Roberto Tiburzi, directeur produit de la célèbre marque de natation arena :
« C’est extrêmement important que les athlètes gardent leurs muscles très chauds à ce moment-là pour être prêts à aller dans l’eau ensuite. »
Roberto Tiburzi, arena
En maintenant une température corporelle optimale jusqu’à la dernière seconde, la doudoune favorise chez les nageurs le phénomène de vasodilatation, qui correspond à une augmentation du diamètre des vaisseaux sanguins. Ce mécanisme permet ainsi d’améliorer considérablement la circulation du sang et l’oxygénation des muscles avant l’effort, optimisant par là même les performances des athlètes une fois dans l’eau.
Léon Marchand et ses concurrents ne laissent rien au hasard
Privés de leurs traditionnels survêtements et autres équipements d’échauffement une fois dans la chambre d’appel, les nageurs olympiques trouvent donc dans ces doudounes compactes et faciles à enfiler un moyen idéal de rester au chaud et ainsi maintenir leurs muscles à la température optimale, y compris pendant les longues minutes d’attente qui précèdent parfois leur entrée en lice.
Mais les vertus de ces vêtements rembourrés ne s’arrêtent pas là. Véritables cocons douillettement isolants, ces doudounes high-tech permettent également aux athlètes de se couper temporairement du tumulte et de l’effervescence qui règne autour de la piscine, leur offrant un moment de concentration et de relaxation salvateur avant de se jeter dans le grand bain de la compétition.
Des équipements de plus en plus high-tech et personnalisés
Conscients de l’importance de ces précieux alliés textiles, les équipementiers rivalisent d’ingéniosité pour proposer aux nageurs des modèles toujours plus innovants et performants. Membrane ultra-respirante, rembourrages nouvelle génération, systèmes de serrage et de régulation thermique intégrés… : les doudounes des JO n’ont plus grand chose à voir avec les modèles traditionnels !
Certains nageurs comme Léon Marchand vont même jusqu’à customiser leurs précieux manteaux de chauffe en y ajoutant des patches, broderies ou autres porte-bonheurs personnels, histoire de mettre toutes les chances de leur côté avant de défier le chronomètre.
Un rituel désormais incontournable du grand cirque olympique
S’il peut encore surprendre les non-initiés, ce curieux ballet des doudounes est en passe de devenir, au même titre que les derniers mots d’encouragement des coachs ou les tapes dans les mains des relayeurs, un incontournable des rituels d’avant-course sur les plots olympiques. Un détail aussi discret qu’éloquent qui témoigne, s’il en était besoin, de la formidable minutie avec laquelle les cadors de la natation mondiale préparent leurs échéances et de l’importance qu’ils accordent à chaque paramètre, des échauffements aux choix des combinaisons en passant par une gestion optimale de leurs temps de récupération.
Alors la prochaine fois que vous verrez Léon Marchand ou un autre nageur se présenter au bord du bassin olympique emmitouflé dans sa doudoune fétiche, vous saurez qu’il ne s’agit pas d’une simple lubie de champion mais bel et bien d’une arme secrète soigneusement rodée. Un élément à part entière de sa préparation qui, conjugué à des mois d’entraînement intense et à une volonté à toute épreuve, lui permettra peut-être, qui sait, de décrocher à Paris le Graal olympique dont il rêve depuis toujours…
