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Pourquoi la France Perd-elle les Étudiants Étrangers ?

La France, autrefois 2e pour accueillir les étudiants étrangers, est désormais 7e. Que se passe-t-il ? Découvrez les raisons de ce déclin inattendu...

Saviez-vous qu’en 1975, à peine 600 000 étudiants osaient traverser les frontières pour poursuivre leurs études, contre 6,4 millions aujourd’hui ? Ce boom de la mobilité internationale redessine les ambitions des pays et des universités. Pourtant, au cœur de cette course mondiale, la France semble perdre du terrain. D’après une source proche, elle est passée de la deuxième place en 1980 à la septième en 2022. Que s’est-il passé pour que l’Hexagone, autrefois un phare pour les étudiants étrangers, soit aujourd’hui devancé par des nations comme le Canada ou même la Russie ?

Une Attractivité en Déclin : Les Chiffres Parlent

Le constat est sans appel : la France ne suit pas le rythme effréné de ses concurrents. Si les effectifs d’étudiants internationaux grimpent depuis les années 2000, cette hausse reste bien timide face à celle des pays anglophones ou de l’Allemagne. En 1980, elle trônait juste derrière les États-Unis. En 2017, elle glissait à la quatrième place, dépassée par le Royaume-Uni et l’Australie. Et en 2022 ? Septième, derrière des géants comme le Canada, mais aussi des outsiders inattendus comme la Russie.

Ce recul n’est pas anodin. Avec environ 2,5 millions d’étudiants dans ses rangs, dont 12 % venus de l’étranger, la France reste une destination prisée, mais elle attire surtout un public francophone. Près de la moitié vient du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, un quart d’Asie, et un cinquième d’Europe. Pendant ce temps, les étudiants de pays en pleine explosion démographique, comme la Chine ou l’Inde, préfèrent les formations en anglais.

Une Compétition Mondiale Acharnée

La mobilité étudiante est devenue un véritable champ de bataille. Les universités et les États rivalisent pour attirer les talents de demain. Pourquoi ? Parce que ces jeunes ne sont pas seulement des chiffres dans des amphithéâtres. Ils représentent un apport économique, une richesse culturelle, et souvent une main-d’œuvre qualifiée qui reste sur place après ses études. Pourtant, la France semble peiner à se démarquer dans cette guerre des cerveaux.

Les pays anglophones, comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, misent sur des cursus en anglais, langue universelle par excellence. L’Allemagne, elle, séduit par sa gratuité et son dynamisme économique. Quant à la Russie, elle attire de plus en plus grâce à des coûts abordables et une présence croissante sur la scène internationale. Face à eux, la France joue-t-elle encore dans la même cour ?

« La mobilité internationale des étudiants croît plus vite que le nombre total d’étudiants dans le monde. »

– D’après une source proche

« Bienvenue en France » : Une Stratégie en Demi-Teinte

En 2019, le gouvernement lançait en grande pompe la stratégie Bienvenue en France, avec un objectif ambitieux : accueillir 500 000 étudiants étrangers d’ici 2027. Sur le papier, l’idée était séduisante. Mais dans les faits ? Les résultats tardent à se concrétiser. Les obstacles administratifs, comme les démarches de visa, restent un frein majeur. Ajoutez à cela un accueil parfois jugé froid et des aides sociales difficiles d’accès, et vous obtenez une recette qui ne fait pas rêver.

D’après une source proche, l’absence d’un programme d’accueil standardisé, comme on le voit au Royaume-Uni ou dans les pays nordiques, renforce le sentiment d’isolement des étudiants non francophones. Résultat : ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Molière passent leur tour, ou presque.

Un Coût Élevé pour les Finances Publiques

Accueillir des étudiants étrangers, ça a un prix. Chaque année, leur présence dans l’enseignement supérieur français coûte environ un milliard d’euros net aux finances publiques. Ce chiffre impressionnant inclut les aides, les bourses et les frais de fonctionnement, qui dépassent largement les recettes tirées des frais d’inscription ou des taxes. Mais est-ce vraiment une perte sèche ?

Pas forcément. Beaucoup de ces étudiants s’installent durablement en France après leurs études, contribuant à l’économie et à la recherche. Leur insertion professionnelle est souvent remarquable, notamment dans des secteurs en pénurie de talents. Alors, ce milliard, est-ce un investissement ou une dépense ? La réponse reste en suspens.

PaysClassement 1980Classement 2022
France2e7e
États-Unis1er1er
Royaume-Uni3e2e
AllemagneNon classé6e

Qui Vient Étudier en France ?

Le profil des étudiants étrangers en France est assez marqué. Environ 50 % viennent de pays francophones d’Afrique, 22 % d’Asie et 19 % d’Europe. Mais les grands absents, ce sont les étudiants des nations qui dominent la scène internationale, comme la Chine, l’Inde ou le Nigeria. Ces derniers se tournent massivement vers des formations en anglais, laissant la France à la traîne sur ces marchés émergents.

Ce tropisme francophone, s’il est une force culturelle, devient aussi une faiblesse. En se concentrant sur un public déjà acquis, la France manque l’opportunité de séduire des profils variés, porteurs d’une diversité qui pourrait enrichir ses campus.

Des Solutions pour Rebondir ?

Face à ce déclin, des pistes émergent. Augmenter le nombre de bourses pour les étudiants internationaux semble une évidence. Mais il faudrait aussi revoir les exigences financières imposées aux candidats, souvent trop strictes. Simplifier les démarches administratives, notamment pour les visas, pourrait également faire la différence.

  • Plus de bourses : Attirer les talents avec un soutien financier renforcé.
  • Visas simplifiés : Réduire les obstacles bureaucratiques.
  • Accueil chaleureux : Mettre en place des programmes pour intégrer les non-francophones.

Ces mesures pourraient-elles inverser la tendance ? Rien n’est garanti, mais elles montrent une volonté de ne pas laisser la France sombrer dans l’oubli des destinations étudiantes.

Et Si la France Misait sur Ses Atouts ?

Malgré tout, la France a des cartes à jouer. Son excellence en recherche, ses universités prestigieuses et son art de vivre restent des arguments de poids. Mais pour reconquérir sa place, elle devra sortir de sa zone de confort francophone et s’ouvrir davantage au monde. Le défi est lancé : saura-t-elle le relever avant qu’il ne soit trop tard ?

À retenir : La France doit repenser son attractivité pour ne pas perdre la bataille des talents internationaux.

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